•  

    Tourments et tremblements de l’être. Aux bouleaux qui se dénudent j’adresse ma prière : faites, comme vous, que je renaisse au printemps prochain. Quand aux premiers verdissements de l’herbe, aux prégnantes fragrances de terre, un peu de ciel bleu lavera mon visage enfiévré. La tourmente a tout emporté. Mon estime pour toi, ma précaire santé. Va, toute fleur ressuscite. Pourquoi pas les inspirations asséchées ? Puits de sel au tracé des frontières, ciels venteux, terreaux cendrés, la fatigue mon frère, elle me force à douter. J’ai pitié mais comment fait-on maintenant pour t’aimer. Les murs. Le noir. Le froid. L’église en courant d’air.  La tourmente elle a tout emporté.

    Tourments et tremblements au cœur de ta famille. Les tiens comme statues pétrifiées. Moi, sans parole au milieu des flux absurdes, à lutter vainement sur la mer démontée. La tourmente, elle a tout emporté. Ma croyance fragile, mon espoir dans l’été, l’hiver maussade arrive, et vient l’obscurité. Je t’aime et ça me blesse au plus intime. Qui es-tu ai-je envie de hurler. Comme un loup qui se lèche au reflet de la lune, et qui s’étouffe avec son poil mouillé, de ces loups gris dont la gueule est écume, un homme, lentement, s’est transformé. Crise, crise d’identité. Ses blessures le cuisent. Il mord sitôt qu’il parle. Il meurt quand il se tait. Je retourne aux temples occultes dont j’avais presque enterré les clefs. Je veux, sous les frontons augustes, me sentir aussi profane que je fus, toujours être ce que j’étais. Ce témoin très distant, qui t’écoute muet, se tourne et se retourne au lit des traumatismes et qui, aux lueurs assassines du coucher de soleil, en se sentant saigner se reprend à sourire, parce que c’est là son souffle, et la source de toutes ses pensées.

    © 28.11.09 Collapsus, TS


    2 commentaires
  •  

    Le sable mon père

    Le sable ma mère

    Le sable et mes yeux

    Le sable est sommeil

    Le sable mes sœurs

    Le sable mon frère

    Le sable est poussière Et le sable et le temps

     ·

    Le sable est mon rêve

    Le sable est lumière

    Le sable est amour

    Éternellement

    Le sable vois-tu

    Le sable entends-tu

    C’est de l’or mon amour Sur mon corps dévêtu

    ·

    Le sable me chante

    Un chant du désert

    Où mon père et ma mère

    Seraient immortels

    Le sable est un livre

    Écrit à l’envers

    Où les puits du Sahel  Ont bleui nos paupières

     ·

    Le sable et son souffle

    Une source au désert

    Mon amour ta chaleur

    Est la route du ciel

    Et tes yeux mon amour

    Qui sont bleus comme l’air

    Sont un souffle d’air pur Sur les vagues de l’erg

     ·

    Une rose des vents

    A la croix des chemins

    C’est écrit dans nos mains

    Sur des lignes de sel

    Sécrétions de l’amour

    Et secrète unisson

    Sabliers et chansons De nous tous qui passons

     ·

    C’est la vie mon amour

    Qui nous souffle aux oreilles

    Un grelot de la source

    Ocellée de lumière

    Un rayon de soleil

    Le velours des entrailles

    La soie rouge du sang Le vin chaud de la treille

     ·

    Et les pampres charnus

    Aux tonnelles du ciel

    Nous élèvent aux nues

    De l’amour éternel

    Entends-tu mon amour

    Ce que chante le sable

    Pour que dansent ivres et nus Les enfants de Sappho

     ·

    C’est la viole plaintive

    C’est la lyre d’Alcée

    Qui reprennent à l’exil

    Sa complainte cruelle

    Mais le sable vois-tu

    C’est un peu de poussière

    A laquelle le simoun A fait pousser des ailes…

    ·

    © 2009 Collapsus, TS

     


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires