• Le rêve d'Evor

    Tu voudrais partir.

    Mais, mon pauvre Evor, t'oublies que toute ta vie c'est ici. Tes souvenirs, tes livres, tes pleurs, tes rires, tes clichés et tes rimes. Tes pensées. Des plus futiles et furtives aux plus profondes et perso.

    Tu rêves de partir.

    Mais, mon pauvre Evor, c'est ici que t'habites, avec tes habitudes et ton petit train-train de vie. T'as cent fois changé la déco, cent fois claqué la porte et pour autant de retours qu'est-ce que tu t'es dit ? - Qu'il y avait qu'ici, que tu te sentais chez toi.

    Tu dis.

    Qu'on te laisse tomber. Que tu perds ton temps. Qu'ailleurs c'est la vie. Qu'ici c'est plombant. Tu rêves d'intellos qui s'intéressent à toi. D'individus réglo qui te respectent et même te vouvoient. Mais, mon pauvre Evor, c'est ici que t'avais des amis. Pour quelques uns qui sont partis, qui sont muets, qui t'ont trahi, vas-tu plaquer ceux qui te restent ?

    Pourquoi tu ne les attends pas ?

    Tu dis : c'est eux qui me construisent, tout seul je ne vaux rien, tout seul j'avance pas, tout seul j'arrive à rien. Les autres sont des miroirs. Là tes murs sont aveugles. Et t'écris sur les murs comme les premiers hommes en priant très fort qu'ils traversent les siècles et qu'un homme futur en arrêt devant eux se prenne d'envie d'écrire un grand livre qui parlerait de toi comme on parle de Dieu.

    Mon pauvre Evor. Reste donc à ta place. Fais un peu de bruit mais pas trop quand même. A crier sur les toits que tu voudrais partir les autres vont croire que t'es déjà parti. Les absents on les oublie.

    Ta maison c'est chez toi, c'est des traces de toi, mets-toi bien dans la tête qu'on la reconstruit pas sur une autre planète sans laisser derrière soi tout ou partie de soi.

    Mon pauvre Evor.

    T'es dans un vrai dilemme à te casser la tête sur de piètres problèmes qui ne méritent pas qu'on y prête attention. Tu caresses le rêve de quitter la maison.

    Mets la clé sous la porte. Offre-toi du bon temps du côté des planètes où ça tourne plus rond. Prends l'air, et la poudre d'escampette, absente-toi ce qu'il te faut de temps pour rentrer la tête et les poches remplies de mille soleils et la poussière à tes semelles essuie-la sur le seuil pour en faire du vent.

    Tu verras que demain ce sera comme avant.

    « PrisonLe livre de ta vie »

  • Commentaires

    1
    Evy
    Jeudi 14 Juin 2012 à 22:17
    Evy

    Défois c'est vrai que seul on avance plus 

    2
    Jeudi 14 Juin 2012 à 23:27
    Anne-Marie Lejeune

    oh la la !

    Coup de matraque !

    Je viens juste d'aller te dire que je t'avais abandonnée ! Quoique mon coeur lui, est toujours près de toi !!

    Pas besoin de lire entre les lignes pour comprendre le message !

    Qu'importe ce qu'en penseront tes autres visiteurs, je le prends pour moi et c'est mérité !

    La maison vide, je connais ! Mes pages blanches, je ne sais que trop bien que je ne les écris que pour moi ! Mon absence n'a pas dérangé grand monde. Avant de déserter ma branche sous la lune, les seuls "amis" que j'avais dans la blogosphère on d'abord déserté leur prorpre nid.

    J'ai plié sous les dures lois de ce monde tellement virtuel (je hais pourtant ce mot)

    La première est que pour recevoir de la visite et des commentaires évidemment, il faut aller visister et commenter chez les autres.

    La deuxième, j'ose à peine l'écrire tellement c'est prétentieux, c'est que quand t'es trop intello, t'intéresse personne, surtout pas les autres intellos qui, toi mise à part, ne s'intéressent qu'aux louanges qu'on peut leur faire et qui, pour te remercier de ton passage, viennent te gratifier d'un gentil : "Bonjour, c'est bien ce que tu écris!" un brin condescendant !Qaund aux autres, ceux qui ne se prétendraient intellos pour rien au monde, tellement c'est naze de l'être, pas question pour eux de se commettre à venirlire une poésie. berkkkkk !

    Tu auras remarqué que je n'ai pas parlé de talent, car là, ce serait suprême prétention !

    Amère la chouette ???? Que nenni ! Juste réaliste ! ce qui est un comble pour la rêveuse que je suis !

    Quoi qu'il en soit et en dépit de ce que j'ai lu bien plus qu'entre les lignes du rêve d'Evor, de ce rêve dévorant, je trouve ton texte beau, vrai, émouvant et superbement bien écrit ! mais ça ne devrait pas t'étonner d'une fan de toi depuis si longtemps !

    Bisous de chez vrais de vrais bisous

    3
    Vendredi 15 Juin 2012 à 01:23
    Mireille

    Coucou Thaddée, magnifique ton texte j'aime beaucoup et il est à la fois une très belle réflexion... merci ! bisous

    4
    Vendredi 15 Juin 2012 à 15:29
    Thaddée Sylvant

    Le monologue, ça limite pas mal :-)

    5
    Vendredi 15 Juin 2012 à 15:36
    Thaddée Sylvant

    Merci ma chouette, je ne trouve rien à ajouter... Tu sais, tu n'es pas la seule personne à ne plus venir sur mon blog. Ils sont plus nombreux à ne plus venir que vous à venir de temps en temps, 'est tout dire. Et ces derniers jours je m'ennuyais tellement, j'avais tellement conscience de perdre mon temps, que j'ai failli mettre la clé sous la porte encore une fois. Et puis je me suis raisonnée en me disant que je pouvais tout aissi bien continuer sans nécessairement attrendre de réponse, mais que ce serait toujours ça de pris pour celles et ceux qui passent me lire. Gros bisou ma chouette, j'espère quand même à bientôt.

    6
    Vendredi 15 Juin 2012 à 15:50
    Thaddée Sylvant

    J'ai eu besoin de l'écrire :-) Merci pour tes visites Mireille, gros bisou à toi et à ta Mimi.

    7
    Vendredi 15 Juin 2012 à 16:53
    flipperine

    de jolis mots le tout est de les appliquer

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