Vos sèves sont fiévreuses
et vont sans vie comme l’ivraie
noircir l’écorce et les nocturnes
où suinte encore éviscérée
la créature sans visage
Elle était vierge et ne l’est plus
son ventre nu dégorge un fleuve
c’est pas un viol c’est juste un rêve
les pluies sévères en ont parlé
Sers de pâture à tes fantasmes
livre ton corps écartelé
signe par terre avec tes griffes
sangle ton arc sous ton aisselle
Un vieux rictus a défloré ta face maigre
Un peuple en rut a couronné tes reins
de ses crachats
Passe les doigts sur ta blessure ouverte
Rassure-toi, parce qu’elle ne saigne pas
Les loups deviennent chats
quand le soleil se lève
et marche en louvoyant
ton ombre tracassée
Sur ton front on voit sourdre
un fracas de pensées
Ça t’absout ça t’obsède
un démon pour t’aimer
comme toi seul sur Terre
est-ce qu’on peut te blâmer
Secrètes perversions
sous les persiennes closes
personne ne te voit
si bien qu’il faut oser
à la lumière noire
des lampes de chevet
te prendre et te donner
comme on reprend sans cesse
une œuvre inachevée.
© 11.10.09 Collapsus, TS