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Par Thaddée S. le 9 Décembre 2013 à 06:24
Par Thaddée © 8 décembre 2013, Catharsis
Moi je porte des pierres / Pour nourrir la montagne / Et j’apporte de l’eau / Pour déborder la mer / Je transporte des fleurs / Pour rafraîchir les villes / Et puis dans mes valises / Tout mon amour pour toi
J’invite le soleil / Aux tuiles de ton toit / La lune et les étoiles / Au chevet de ton lit / La douce pluie de sable / Aux portes du sommeil / Et puis dans mes valises / Un livre écrit pour toi
Je marche sur la grève / Et gravis la falaise / L’orage ni la neige / N’arrêtera mes pas / Je porte mes valises / Et j’avance vers toi
Les herbes ébouriffées / Se mêlent à tes cheveux / Le ciel sert de miroir / A tes regards bleu-gris / La chaleur de ta chair / A le parfum du blé / Je marche et marche encore / Dussé-je me blesser / Mon amour mon amour / Aux cailloux de la route
Si les caillots du doute / Me montent au cerveau / De vingt cerfs-volants rouges / Egarent ma raison /Si je tremble si je tombe / Que tu doives m’attendre / Encore trente secondes / Sois sûre au fond de toi / Que malgré tout j’arrive / Même si mes valises / Me tirent sur les bras
Mon amour me voilà
Et l’air sent le lilas / Parce que c’est le printemps / Saison des sentiments / Et de la renaissance / Il n’y a plus d’hiver / Si tu veux croire en moi / Les univers sont vierges / Au jeune aventurier / Qui laisse la tristesse / Au pied du vieux platane / Ayant jeté la clé / De l’horrible cabane / Et s’étant délivré / Des mauvais souvenirs
Mais je porte des pierres / Et de bien sombres livres / Qui pèsent un peu trop / Dans mes pauvres valises / Il n’y a pas de route / Qui me conduise à toi / Pas de sable ou de sel / Qui dessèche mes plaies / Ni de rêve éveillé / Parce que la place est prise / Et que mon cauchemar / Avait les yeux bleu-noir
Je suis dans ses valises / Un tout petit trou d’air / Un petit peu de terre / A peine suis-je moi / Que des bris de miroir / Absence de mémoire / Un grand puits noir et froid..
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Par Thaddée S. le 7 Décembre 2013 à 09:37
A la veille de Noël, voilà que ma vieille nervosité me reprend. Cela n'a rien à voir avec le stress de la course aux cadeaux. Non plus qu'avec le souci de préparer le repas du Réveillon. Rien de tout ça. Mais voilà : pour moi, Noël, c'est le vitrines et les rues illuminées, les sapins, les jouets. C'est la magie, la féerie, le merveilleux. C'était aussi, fut un temps, la famille. Mais depuis l'année dernière ... je ne saurais préserver ce rêve et cette joie enfantine de l'intrusion, dans ma vie, d'un Dieu totalitaire et malfaisant.
Je veux rester intègre et, en même temps, ne pas blesser les miens par un rejet trop brutal de la religion.
C'est là qu'est le problème, et là que le bât blesse. Comment rester ce que je suis (agnostique) sans m'attirer les foudres des croyants (surout des pratiquants). Alors je fais semblant. Du moins, je m'efforce de comprendre et d'accepter, même si tant de religiosité me dépasse et me stupéfie. Je m'efforce même de m'interesser aux raisons qui poussent mes proches à épouser aussi passionnément la cause de Dieu. Je travaille avec le coeur, tout en veillant à rester libre dans ma tête. Parce que je ne veux pas qu'on me rallie de force, ou par la persuasion, à quelque cause que ce soit. Je crois : que la foi vient de soi, qu'elle ne peut pas être imposée, ou "soufflée" par les autres.
L'année dernière à la même date, j'ai dû résister à des pressions psychologiques qui s'apparentaient plus ou moins à de la manipulation, à un lavage de cerveau.
Je sais que la première mission d'un chrétien, c'est de porter et de transmettre le message de Dieu. Mais je n'adhère pas à cette façon de faire, qui consiste à vouloir déteindre sur les autres (entendons par là les agnostiques, les non croyants, les non pratiquants).
J'ai toujours eu à coeur de suivre mon propre chemin. Et si j'ai appris à respecter la pensée et l'engagement des traditionalistes, je n'écoute, pour ma part, que ma propre conviction.
Je ne dis pas que Dieu est absent de ma vie. Je prie, quelquefois. Le plus souvent pour remercier, ou pour le repos de mes chers disparus. Mais je souhaite plus que tout me garder des génuflexions, chapelets et messes à répétition. Mon existence n'est pas si vide, qu'il me faille la combler de la sorte.
Je ne juge personne. A chacun sa route. Mais je refuse qu'on me "convertisse à tout prix".
Cette "trouille de l'avant-Noël" qui va empirer jusqu'au 25 décembre m'a inspiré quelques lignes assez sombres, lesquelles jurent, à mon grand regret, avec l'humeur légère, enjouée, qu'éveillent par ailleurs les préparatifs des Fêtes de fin d'année. J'adore la fête de Noël qui me rappelle les soirées délicieuses de mon enfance, les valses de Vienne qu'affectionnait mon grand-père, et la vitrine du magasin de jouets de Valence. J'adore la magie du givre constellant les petits carreaux de nos fenêtres, et le silence ouaté des rues enneigées toutes pailletées d'or et d'argent. Je fais ma crèche au Premier Dimanche de l'Avent, et n'y dépose le petit Jésus que le 24 décembre au soir. Même, il m'est arrivé de me rendre à la messe de Noël, et d'en ressortir avec des envies de danser, et de remercier le ciel d'être en vie, et d'avoir encore ma maman. Je ne nie pas qu'il émane des nuits de Noël ce charme impalpable d'une présence surnaturelle, et quelque chose d'une chaleur humaine qui veut bien me faire croire que nous sommes tous frères et soeurs sur la terre ds hommes.
Mais.
Trop c'est trop.
Et moi qui n'ai pas du tout l'esprit mathématique, je fais trop confiance à la science pour croire naïvement qu'Adam et Eve, le serpent, la pomme ...
Et je ne veux pas perdre mes jours à me repentir de je ne sais quel péché. Je ne veux point les confesser. J'ai ma conscience pour moi. Et Dieu n'a rien à voir là-dedans.
Le temps file sa laine
Il a tondu nos vies
Nous sommes vieux et maigres
Mortellement aigris
Les hommes sont tombés
Sous les obus les bombes
Il reste moins d'humains
Qu'on ne compte de tombes
La religion la guerre
Opposent tout le monde
On dit qu'on croit en Dieu
Mais on se tue l'un l'autre
Et le temps se tricote
Un manteau séculaire
Il continue sans nous
Qui terminons sous terre.
Dieux antiques et modernes
Ont enfanté des monstres
Qui s'éventrent en leur Nom.
Si Dieu n'existait pas
Qu'aurions-nous inventé
Pour nous entretuer ?
Thaddée - Catharsis, 7 décembre 2013 Je crois au Père Noël
Et ne crois pas en Dieu
Parce que le premier donne
Et que le second prend.
16 commentaires -
Par Thaddée S. le 29 Novembre 2013 à 20:19
Par Thaddée © 29 novembre 2013, Catharsis
Colonnade, Hervé Bindefeld, photographe (in)achevé
Vous m’accusez de vol
Et je devrais me taire !?
Ma foi vous êtes folle
Ou vous en avez l’air !
Si j’avais dû voler
J’aurais pris vos bijoux
J’aurais pris vos tableaux
J’aurais volé plus haut
Que ces deux cache-pots
Qui vous donnent prétexte
Comme on fait de la peste
A m’éloigner de vous
Si j’avais dû voler
Je l’aurais fait plus tôt
N’aurais pas attendu
Deux ans trois ans et quelque
Si je voulais voler
J’imiterais l’oiseau
Qui embrasse le ciel
En étirant ses ailes
Vous n’avez pas de preuve
Et de mon propre aveu
Je n’ai jamais rien fait
Dont je puisse rougir
Mais quand tombe le soir
On se trouve bien seul
Du côté des voleurs
A redouter le pire.
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