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    Par Thaddée © 1er septembre 2013, Catharsis

     

    Mon père entends-moi je t'en prie, mon père aide-moi si tu peux. Te souviens-tu des jours heureux quand nous étions une famille ? - Ô mon bon pâtre, chef du troupeau, que sommes-nous, où allons-nous, depuis que ta voix s'est éteinte, et qu'à ta place de berger n'est plus que l'auguste tombeau. J'ai tant besoin de ton étreinte. De me terrer dans ton épaule. Et de pleurer tout bonnement comme lorsque j'étais enfant. Si tu savais ... mais tu le sais. Toi. Dans la terre ou dans le ciel. Qui m'habite depuis dix ans, lueur et souffle en même temps, tu sais que les forces me lâchent. Et que je n'irai pas plus loin.


    Depuis qu'ils sont tous à l'église, et pour de mauvaises raisons, je me demande si j'existe, s'ils se souviennent de mon nom. Moi je n'ai rien contre l'église. Si ce n'est, que Dieu nous divise. Et nul ne sait plus ce que c'est, l'amour, la justice, le pardon.


    Depuis le début de l'année je me débats contre des ombres. Plus j'en appelle à la raison, plus on en fait pour que je tombe. J'ai quand même essayé de vivre mais ma vie devient ce vieux livre, disloqué, d'où tombent les pages, même mon rêve de voyage il s'est fait rafler par le vent.


    Quand je marche qu bord de la mer je me souviens de cette plage, il y avait des jeux d'enfant, bleu et blanc sur le sable blanc. Et puis beaucoup plus loin là-bas, on voyait la mer toute blanche, et nous étions seuls toi et moi, joyeux, légers comme des anges !


    J'aime maman, j'aime mon frère. Petite sœur aussi bien sûr. Nous ne sommes jamais ensemble, ne l'étions pas de ton vivant, nous aurions pu certainement mais bon, c'est la vie que veux-tu ... Maintenant c'est de pire en pire, et tu n'es plus là pour me dire les quelques mots qui me rassurent et qui désarment l'inquiétude.


    Il y a la guerre en Syrie, un peu partout je crois aussi. La guerre au sein de la famille est bien ce qu'il y a de pire.


    Tu vois, j'aurai tendu la main. J'ai vraiment fait ce qu'il fallait. Parce qu'elle me manque, et que je l'aime, qu'il me semble la voir partout, j'ai voulu lui tendre la main.


    Suis-je un voleur, qu'on me la coupe !?


    Ma sœur, qui fait la fine bouche ! - Qui dit : on verra bien demain.


    Papa.


    Si tu m'entends protège-moi. Répète-moi ces quelques mots, ces quelques mots qui me rassurent. Je n'en peux plus de solitude. N'ai plus la force de lutter.


    Je me souviens des jours heureux. Papa maman mes sœurs mon frère. Depuis trois jours j'ai de la fièvre. Et je ne pense qu'à partir.


    Je me souviens de cette plage. Il y avait des jeux d'enfant. La mer blanche, et le sable blanc. Prends-moi par la main si je flanche. Et tous les deux marchons ensemble. Falaises rouges de l'enfance où je me trouai le genou ! - Courants d'air et trous d'eau, je pense. Dis, est-ce que je saignais beaucoup ? - La mer, ultime délivrance ... Et sur ma tombe il y aura des coquillages et des cailloux.


     

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    Tombe de Paul Valéry, cimetière marin, Sète, août 2013

     

    Après avoir écrit cette lettre, j'ai ressenti un léger mieux. J'ai même pu sortir, faire quelques courses avant de reprendre le travail, demain. C'est à ça que sert l'écriture : à crever les abcès. C'est pour ça que les textes écrits cette année sont rassemblés sous le titre de Catharsis. La catharsis ou katharsis (en grec κάθαρσις) signifie purification. La catharsis est l'épuration des passions par le moyen de la représentation dramaturgique. Cependant l'écriture et la catharsis ont leurs limites et j'attends beaucoup de la rentrée. J'ai grand besoin de reprendre contact avec le monde extérieur. C'est là ma faiblesse : plus je crie à la solitude, plus je me renferme en moi-même. Moi non plus je ne sais pas saisir la main qu'on me tend. Mon seul réconfort, en ces jours difficiles, c'est de voir que vous êtes encore si nombreux à venir me lire. L'une de vous m'a même écrit une lettre, et je la remercie de tout mon coeur. Dès que je me sentirai plus en forme je reprendrai ma tournée des blogs, je répondrai aux mails que vous m'avez peut-être envoyés. Pour l'instant je ne consulte pas ma messagerie. Je suis incapable de lire, de réfléchir et de parler. Ce n'est pas à cause des commentaires indésirables que j'ai beaucoup incriminés ces derniers temps. Mais d'une crise personnelle, un passage à vide au terme duquel je me trouverai de nouvelles raisons de vivre et d'espérer. Ce qui me manque le plus en ce moment c'est la mer. Il me semble que si je voyais la mer, j'irais bien mieux. Ici, je m'asphyxie. Mais peut-être que ça vient de moi et que la mer n'y pourrait rien changer. Me reste l'écriture. La catharsis. Et vous.


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    Par Thaddée © 30 août 2013, Catharsis


     

     

     

    La fièvre à Lu / C’est quoi maman / Mon petit beurre / Qu’a tout fondu

    La fièvre alu / J’ai chaud j’ai froid / Au feu à moi / La couverture

    La fièvre hallu / Qu’est-ce que je tiens / Au moins 40 / Ali Baba

    Baba au rhum / Lampe magique / Allô génie / Bobo le crâne

    Alléluia / Ma fièvre hallu / Mon inciné / Mon halluci /

    Nations Unies / Ma fièvre hallu / Corps du délit / Pas vu pas pris

     

    Le feu au cul / Ben oui aussi / L’ange du ciel / Au paradis

    Tire dessus / Ma fièvre hallu / Feux de l’amour / Feue solitude

    A moi la fièvre / La maladie / Me fait un nid / D’impunité

    Ce que j’ai dit / C’était jeudi / Un jour de plus / N’en parlons plus

     

    Parents amis / C’est pas facile / Comme autant d’eau / Autour d’une île

    Mais viendrais-tu / Il est trop tard / Ainsi l’on tue / Un gros cafard

    Tout est ta faute / Et tu le sais / Oh et puis crotte / C’est du passé

    T’as pris ma place / Ali Baba / Y’a des voleurs / Qu’on dirait pas

    Et t'es ma soeur / Ou tu l'étais / Mais sur mon coeur / L'est mort l'été

     

    T’es pas qu’un peu / Gueuse dégueu / Très forte en gueule / Bien dégueulasse

    Tomber malade / Je tourne mal / Tourne de l’œil / Tournez salades

    Qu’est-ce que tu veux / Je t’entends pas / T’as les chocottes / Je comprends ça

    T’as fait de moi / Ce que tu es / Bête aux abois / Bête à tuer

    Tu fais du mal / Quoi que tu fasses / Ali Baba / Laisse la place

    Ouvre ta grotte / Et ferme-la / Tout est ta faute / Mā chā'Allāh.



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    Par Thaddée © 24-27 août 2013, Catharsis

     

     

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    Je suis l’enfant unique

    D’une famille aimante

    Pas de frère pas de sœur

      Rien que papa maman.

     

    Voilà dans l’idéal

    Et sans penser à mal

    Ce que j’aurais voulu.

     

    Il en est autrement.

     

    Je laisse à tous le soin

    D’entendre un peu plus loin

      Le silence brosser

      Mon portrait de famille.

     

    Endorme le silence 

    Une blessure à vif

      Ainsi le château d'If

      Insoucieuse bastille.



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