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Par Thaddée S. le 21 Août 2013 à 09:54
Par Thaddée © 4 août 2013, Catharsis
Ainsi soit-il
Celui que j’aime
Entre mes cils
Fait-il soleil !
Et sous mes cernes
Celui que j’aime
Essuie d’anciennes
Peines de cœur.
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Par Thaddée S. le 13 Juillet 2013 à 14:25
Par Thaddée © 13 juillet 2013, Catharsis
Si j'arrive à cet âge
Et que je vois venir
Avant mon grand voyage
Ces filles de chacal
Je jure que je les vire
A coups de pied au cul
Vous me jugez vulgaire ?
- Mais rien n'est plus normal.
Vous venez pour m'aider
J'ai demandé qu'on m'aide ?
C'est-y pas qu'on emmerde
Les vieux de nos jours
En leur portant secours
Quand ils ont pas besoin
Pour les laisser tomber
Du jour au lendemain.
Faut mettre à la poubelle
Mes fidèles pantoufles
Contre des charentaises
Qui tiennent bien le pied ?
De bonnes charentaises
Au fessier de ces pouffes
Me voilà bien chaussée
Pour mieux fuir ce guêpier.
Vous viendrez me parler
De mes trous de mémoire
Et des quelque six mois
Qui me restent à vivre
Vous voudrez me coller
Dans ces accueils de jour
Où côtoyer des vieux
Ca s'appelle pas vivre.
Une inconnue stressée
Me donnera ma douche
En n'ayant à la bouche
Que des piques aiguës
Attends voir qu'on y touche
Aux trois poils de mon cul
Tâtez-y donc pour voir
Si la jument ne rue !
Vous ouvrirez les portes
Je n'en ouvrirai qu'une
Celle qui foutra dehors
Ces tristes importunes
Et si vous résistez
J'attendrai les 16 heures
Pour préparer le thé
Avec les petits beurres.
Et vous voudrez en plus
Rouler mes beaux tapis
Mais attendez un peu
Qui croyait prendre est pris !
J'ai vu beaucoup de films
Policiers instructifs
Où l'on roule des morts
Dedans les beaux tapis.
Qu'est-ce que vous croyez donc
Que l'on peut débarquer
Dans mon petit chez-moi
Pour chambouler ma vie ?
Le respect des ancêtres
Ca vous dit quelque chose
Ou ça ne vaut pas mieux
Que de l'engrais pour roses.
Vous avez la trentaine
Et vous pétez le feu
J'ai quatre fois votre âge
Excusez-moi du peu
Tout ce que j'ai vécu
Mérite qu'on y pense
Avant de me jeter
Comme de l'huile rance.
La maison de retraite
Alors là tout est dit
C'est vous qui payerez
Les crédits de mon lit ?
Qui marquerez mon linge
Et ferez ma lessive
Et qui prendrez la peine
De me rendre visite ?
Allons donc bonnes dames
J'ai pu vivre sans vous
J'ai le droit de vieiliir
Sans que ça vous inquiète
Dans mes vieilles pantoufles
Et sur mes vieux tapis
Toute seule sous la douche
A mes risques et périls.
Vous me foutez la honte
Ainsi qu'à ma famille
La vieillesse est-elle donc
Une faute même un crime
Qu'il me faille payer
Au prix fort des excuses
Et des fausses promesses
Contraintes et forcées.
J'étais là bien tranquille
A rêver de ma vie
J'en ai fait des voyages
Qui vous feraient envie
Parce que moi à votre âge
J'allais pas chez les gens
Pour savoir qui c'est qui
Veille sur leur argent.
C'est pas là un métier
Que j'aurais voulu faire
De déranger les vieux
Et fouiller leurs affaires
Décider de leur sort
Et leur faire voir la mort
Les traiter d'incapables
Et de bien pire encore.
Pour moi quand j'étais jeune
J'étais libre avant tout
Je claquais mon argent
Pour aller de partout
Syracuse Agrigente
Ô jeunesse dorée
J'en aurai vu des vignes
Et de vieux oliviers !
J'ai même aimé des gars
Qui valaient pas la peine
Et quelques jeunes filles
Parce qu'on aime comme on aime
Et j'ai pas eu d'enfant
Mais c'est pas là mon choix
Si j'ai pas eu d'enfant
C'est que je pouvais pas.
J'ai écrit tant de livres
Qu'il vous suffirait pas
De votre seule vie
Pour pouvoir tous les lire
J'ai écrit sur les mines
Un récit bien senti
Qui me laisse à penser
Que j'y fus condamné.
J'étais un jeune esclave
Et je brûlais mes jours
Au feu d'un soleil rouge
Et du métal fondu
Je me souviens du soufre
A l'odeur d'oeuf pourri
Je peux dire que j'en souffre
Même encore aujourd'hui.
Et vous vous arrivez
Pour inspecter mes chiottes
Fourrager les tiroirs
Pousser toutes les portes
Inscrire dans un cahier
Tout ce qui ne va pas
Mettre ma vie en fiches
Que vous pointez du doigt.
Y'a des gens sur la terre
Qu'auraient besoin de vous
Des vieux dans la détresse
Qui vivent sans le sou
De pauvres femmes seules
Qui tiennent plus debout
Des hommes grabataires
Avec des regards fous.
Mais moi j'ai pas besoin
Qu'on décide à ma place
Ni d'où j'irai demain
Ni de quoi que je fasse
J'ai plein de souvenirs
Dont se nourrit ma vie
J'ai même un avenir
Aussi petit soit-il.
Et si j'oublie des trucs
Qu'est-ce que ça peut bien faire
Y'en a tant qui oublient
De se montrer corrects
Y'a qu'à vous écouter
Pour se dire qu'au fond
Même les diplômés
N'ont pas d'éducation.
Je ne vous souhaite pas
D'arriver à mon âge
Et d'avoir à subir
D'aussi piteux outrages
N'était-ce pas assez
De lutter pour survivre
Faut qu'en plus maintenant
Vous écriviez mon livre ?
Ces filles de chacal
Toutes propres sur elles
Ne feront pas main basse
Sur le peu qui me reste
Assistantes sociales
De l'hôpital du coin
Rentrez vite chez vous
Je n'ai besoin de rien.
14 commentaires -
Par Thaddée S. le 21 Juin 2013 à 09:16
Par Thaddée © 21 juin 2013, Catharsis
Tu ne veux plus vieillir
La vieillesse est privée
D'avenir et de rêves.
C'est une fleur de lys
Cet outrage suprême
Qui te dégoûte d'être.
Regarde vers l'Ouest
Les crues les cataclysmes
Les rues les murs les toits
Crouler si loin de toi
Ces milliers de victimes
Effarées de leur sort
Remercier le ciel
D'être vivantes encore.
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