• Par Thaddée © 4 août 2013, Catharsis

     

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    Ainsi soit-il

    Celui que j’aime

    Entre mes cils

    Fait-il soleil !

    Et sous mes cernes

    Celui que j’aime

    Essuie d’anciennes

    Peines de cœur.


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    Par Thaddée © 13 juillet 2013, Catharsis

     

    Si j'arrive à cet âge

    Et que je vois venir

    Avant mon grand voyage

    Ces filles de chacal

    Je jure que je les vire

    A coups de pied au cul

    Vous me jugez vulgaire ?

    - Mais rien n'est plus normal.

     

    Vous venez pour m'aider

    J'ai demandé qu'on m'aide ?

    C'est-y pas qu'on emmerde

    Les vieux de nos jours

    En leur portant secours

    Quand ils ont pas besoin

    Pour les laisser tomber

    Du jour au lendemain.

     

    Faut mettre à la poubelle

    Mes fidèles pantoufles

    Contre des charentaises

    Qui tiennent bien le pied ?

    De bonnes charentaises

    Au fessier de ces pouffes

    Me voilà bien chaussée

    Pour mieux fuir ce guêpier.

     

    Vous viendrez me parler

    De mes trous de mémoire

    Et des quelque six mois

    Qui me restent à vivre

    Vous voudrez me coller

    Dans ces accueils de jour

    Où côtoyer des vieux

    Ca s'appelle pas vivre.

     

    Une inconnue stressée

    Me donnera ma douche

    En n'ayant à la bouche

    Que des piques aiguës

    Attends voir qu'on y touche

    Aux trois poils de mon cul

    Tâtez-y donc pour voir

    Si la jument ne rue !

     

    Vous ouvrirez les portes

    Je n'en ouvrirai qu'une

    Celle qui foutra dehors

    Ces tristes importunes

    Et si vous résistez

    J'attendrai les 16 heures

    Pour préparer le thé

    Avec les petits beurres.

     

    Et vous voudrez en plus

    Rouler mes beaux tapis

    Mais attendez un peu

    Qui croyait prendre est pris !

    J'ai vu beaucoup de films

    Policiers instructifs

    Où l'on roule des morts

    Dedans les beaux tapis.

     

    Qu'est-ce que vous croyez donc

    Que l'on peut débarquer

    Dans mon petit chez-moi

    Pour chambouler ma vie ?

    Le respect des ancêtres

    Ca vous dit quelque chose

    Ou ça ne vaut pas mieux

    Que de l'engrais pour roses.

     

    Vous avez la trentaine

    Et vous pétez le feu

    J'ai quatre fois votre âge

    Excusez-moi du peu

    Tout ce que j'ai vécu

    Mérite qu'on y pense

    Avant de me jeter

    Comme de l'huile rance.

     

    La maison de retraite

    Alors là tout est dit

    C'est vous qui payerez

    Les crédits de mon lit ?

    Qui marquerez mon linge

    Et ferez ma lessive

    Et qui prendrez la peine

    De me rendre visite ?

     

    Allons donc bonnes dames

    J'ai pu vivre sans vous

    J'ai le droit de vieiliir

    Sans que ça vous inquiète

    Dans mes vieilles pantoufles

    Et sur mes vieux tapis

    Toute seule sous la douche

    A mes risques et périls.

     

    Vous me foutez la honte

    Ainsi qu'à ma famille

    La vieillesse est-elle donc

    Une faute même un crime

    Qu'il me faille payer

    Au prix fort des excuses

    Et des fausses promesses

    Contraintes et forcées.

     

    J'étais là bien tranquille

    A rêver de ma vie

    J'en ai fait des voyages

    Qui vous feraient envie

    Parce que moi à votre âge

    J'allais pas chez les gens

    Pour savoir qui c'est qui

    Veille sur leur argent.

     

    C'est pas là un métier

    Que j'aurais voulu faire

    De déranger les vieux

    Et fouiller leurs affaires

    Décider de leur sort

    Et leur faire voir la mort

    Les traiter d'incapables

    Et de bien pire encore.

     

    Pour moi quand j'étais jeune

    J'étais libre avant tout

    Je claquais mon argent

    Pour aller de partout

    Syracuse Agrigente

    Ô jeunesse dorée

    J'en aurai vu des vignes

    Et de vieux oliviers !

     

    J'ai même aimé des gars

    Qui valaient pas la peine

    Et quelques jeunes filles

    Parce qu'on aime comme on aime

    Et j'ai pas eu d'enfant

    Mais c'est pas là mon choix

    Si j'ai pas eu d'enfant

    C'est que je pouvais pas.

     

    J'ai écrit tant de livres

    Qu'il vous suffirait pas

    De votre seule vie

    Pour pouvoir tous les lire

    J'ai écrit sur les mines

    Un récit bien senti

    Qui me laisse à penser

    Que j'y fus condamné.

     

    J'étais un jeune esclave

    Et je brûlais mes jours

    Au feu d'un soleil rouge

    Et du métal fondu

    Je me souviens du soufre

    A l'odeur d'oeuf pourri

    Je peux dire que j'en souffre

    Même encore aujourd'hui.

     

    Et vous vous arrivez

    Pour inspecter mes chiottes

    Fourrager les tiroirs

    Pousser toutes les portes

    Inscrire dans un cahier

    Tout ce qui ne va pas

    Mettre ma vie en fiches

    Que vous pointez du doigt.

     

    Y'a des gens sur la terre

    Qu'auraient besoin de vous

    Des vieux dans la détresse

    Qui vivent sans le sou

    De pauvres femmes seules

    Qui tiennent plus debout

    Des hommes grabataires

    Avec des regards fous.

     

    Mais moi j'ai pas besoin

    Qu'on décide à ma place

    Ni d'où j'irai demain

    Ni de quoi que je fasse

    J'ai plein de souvenirs

    Dont se nourrit ma vie

    J'ai même un avenir

    Aussi petit soit-il.

     

    Et si j'oublie des trucs

    Qu'est-ce que ça peut bien faire

    Y'en a tant qui oublient

    De se montrer corrects

    Y'a qu'à vous écouter

    Pour se dire qu'au fond

    Même les diplômés

    N'ont pas d'éducation.

     

    Je ne vous souhaite pas

    D'arriver à mon âge

    Et d'avoir à subir

    D'aussi piteux outrages

    N'était-ce pas assez

    De lutter pour survivre

    Faut qu'en plus maintenant

    Vous écriviez mon livre ?

     

    Ces filles de chacal

    Toutes propres sur elles

    Ne feront pas main basse

    Sur le peu qui me reste

    Assistantes sociales

    De l'hôpital du coin

    Rentrez vite chez vous

    Je n'ai besoin de rien.


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    Par Thaddée © 21 juin 2013, Catharsis

     

    Tu ne veux plus vieillir

    La vieillesse est privée

    D'avenir et de rêves.

     

    C'est une fleur de lys

    Cet outrage suprême

    Qui te dégoûte d'être.

     

    Regarde vers l'Ouest

    Les crues les cataclysmes

    Les rues les murs les toits

    Crouler si loin de toi


    Ces milliers de victimes

    Effarées de leur sort

    Remercier le ciel

    D'être vivantes encore.


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