• Je voudrais dire encore : écrire, dire qu'on écrit, montrer ce qu'on écrit, publier ce qu'on écrit, partager ce qu'on écrit, c'est prendre un risque. C'est : se démasquer, s'exposer à la critique, encaisser le silence qui juge et les mots qui font mal. C'est : douter de la sincérité des éloges. Se dérober aux questions trop pressantes et trop indiscrètes. Souvent répondre : je ne sais pas.
    Écrivains nous sommes, disais-je. Ou plus simplement comme ditOrfée : Passeurs de parole. En quelque sorte messagers. Je ne conçois pas l'écriture autrement. Je n'écris pas. Mes livres s'écrivent à travers moi. Mes livres me traversent, en m'écorchant comme une lame. Ils m'ont tous fait tomber malade. Bien peu cependant ont réussi à me tirer des larmes.
    Écrire. C'est être l'Outil de Quelque Chose qui nous Dépasse. Et quelquefois l'outil se rompt : rien n'aboutit. D'autres fois, l'outil se plie, plus ou moins docilement, aux rigueurs de l'ouvrage. Et le livre est fini.
    Écrire : c'est malgré soi. Dans "Écrire", il y a le mot "Cri".


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  • On s'étonnera (peut-être) de ne voir sur mon blog que des figures masculines.
    Explication.
    L'univers où se voit contraint d'évoluer l'esclave grec de mon récit est un univers d'hommes (mines du Laurion). Les figures féminines qui le traversent sont éphémères.

    Il y a le souvenir de la mère, fatalement éclipsé par le souvenir déchirant du père : "Qu’as-tu trouvé à dire à ma mère, homme inéquitable ? Qu’as-tu osé lui raconter, qui lui garde sa jeunesse et son sourire ? Elle était belle, ma mère, elle était digne. Tu l’as trompée sur la noblesse de ton cœur. C’est un menteur qu’elle a épousé, lâche par-dessus le marché, qui n’hésite pas une minute à bannir en enfer celui qui lui a résisté ! Est-ce qu’elle sait où je suis, est-ce qu’elle a la moindre idée de ce que j’endure ? Si tant est qu’elle l’ait appris, espère-t-elle en ta clémence, t’implore-t-elle à genoux de me reprendre ? Ou bien comme toi a-t-elle repris ses activités sans jeter un regard sur l’extrême sud de l’Attique, ignorant celui qui sanglote et se tord les poings sans parler ? " (Fragments, P. 43)

    Il y a les rêves d'amour qu'il fait dans son sommeil. Le manque d'amour qui se fait ressentir : "...ou bien caresser, si tant est qu’on en ait gardé le souvenir, l’idée d’une femme…" (Fragments P. 133)

    Il y a la fille infortunée (celle qu'il appelle un papillon déchiré sur une échelle de bois dans les premières versions du récit) qu'il convoite, et à qui il se confie : "Une femme est avec nous depuis le début du froid. Il nous est strictement interdit de l’approcher en dehors de la galerie, sous peine de représailles immédiates. Elle ramasse le minerai derrière moi. Les couffins pesants lui courbent l’échine et lui tordent les bras. Un homme s’est risqué près d’elle au campement. Ils l’ont émasculé." (Fragments P. 122, 123)

    Il y a ces quelques autres femmes aussi qu'il désire et déteste : "Porteuses d’eau croupie, collectant les nourritures avariées, distribuant couvertures et manteaux sans un mot, les yeux baissés, confuses et blessées, leur sort est plus éprouvant que le nôtre et leur faible nature les expose à des dangers qui ne menacent pas tant les hommes. Prises entre l’invective mordante des gardes excités et l’obsession bestiale des esclaves frustrés, elles n’ont d’autre recours, pour garantir leur sécurité, que de faire semblant de ne pas exister.

    Je les plains mais je les maudis parce qu’il m’est pénible, à moi, de considérer leurs irrésistibles attraits dévoilés à mon désir, qui me font l’effet d’une poignée de figues fraîches offertes et refusées au palais d’un homme ravagé par la faim…………… (Fragments P. 133, 134)



    Il y a enfin cette rencontre étrange et déterminante qu'il fait un jour qu'il s'écarte par inadvertance de son groupe : "Je ne sais pas qui c’est. Je n’ai pas vu son visage. Il s’est éloigné sans prononcer un mot de plus. Il marche avec des semelles de liège. Il sentait le jasmin, ça je m’en souviens très bien. J’aurais cru respirer le parfum d’une femme. N’auront d’égards pour moi, si tel est mon destin, que les métèques et les pédérastes." (Fragments P. 166)

    Peu de femmes, donc. Quelques unes cependant comme autant de lumières dans sa nuit.


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    Samedi 14 janvier 2012, 15:21 - La première version de ce blog date du mois de mai 2007. J'y ai publié mon premier article en septembre 2007. Supprimé début 2009 il s'est réinstallé à la même adresse en mars de la même année. Je l'ai vidé de son contenu, me semble-t-il, début 2010 pour en proposer une toute nouvelle version au début du mois d'août de la même année. Le blog a testé des dizaines et des dizaines de thèmes avant de se revêtir définitivement de noir en janvier 2012. Le design ci-contre, Ethnic China (mon premier design) n'est plus proposé par Overblog depuis l'année 2011. Mardi 6 mars 2012 - Choix d'un thème Premium à fond blanc. Samedi 2 février 2013 - Thème Penciling. Samedi 23 février 2013 - Peach Bloom Spring OverBlog Template. Samedi 3 août 2013 - Importation du blog sur Eklablog. Dimanche 18 août 2013 - Oui mais. Samedi 14 décembre 2013 - Retour (définitif ? ) sur Eklablog.


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