• Tout pour l'écriture

    Bonjour chers toutes et tous,

    après plus d'un mois d'absence, quelques nouvelles, sans pour autant reprendre le blogging parce que je n'en ai matériellement pas le temps. Pseudo-Félix et moi nous allons très bien. Par contre mon petit mandarin Pépinou, fils unique de Pépin et Pépinette qu'il avait expédiés ad patres à force d'exubérantes démonstrations de désir ou de jalousie, nous a quittés ce mercredi 9 octobre.

    Dans mes derniers articles je parlais beaucoup de lecture, de Stephen King, de l'écriture, et je sentais refluer en moi cette force  formidable, celle qui précède l'inspiration, celle qui vous donne à voir, à l'intérieur de vous, à partir de simples détails, des histoires entières comme si vous les aviez vécues vous-mêmes. J'ai commencé par dévorer roman sur roman, des milliers et des milliers de pages de Stephen King, Daniel Keyes, H.G. Wells, et je m'apprête à m'embarquer dans les aventures d'Aldous Huxley, Stevenson, Houellebecq et Mérimée - des livres que j'ai payés trois fois rien à la Foire du Livre de Chavril au début du mois.

    Dans le même temps j'attaquais un premier roman sur mon ordinateur. Je plantai à la cinquantième page avec l'intime conviction que mon récit avait quelque chose d'invraisemblable et d'alambiqué qui ne me permettrait pas d'y mettre le point final.

    J'arrêtai donc la rédaction de cette ébauche, sans interrompre mes lectures, quand je tombai sur un petit carnet rouge à spirales tout plein d'annotations, lesquelles faisaient référence à un énorme roman écrit il y a quelques années, qui doit être sur CD, je ne sais où, et que de toute façon je ne pourrais pas lire parce que la façade de mon unité centrale a été enfoncée lors de mon déménagement début septembre 2010. Bref. Après avoir éprouvé la douloureuse frustration de ne pas pouvoir mettre la main sur cet énorme roman de plusieurs centaines de pages, il m'est venu à l'idée que ça pouvait être un signe d'avoir retrouvé ce fameux petit carnet rouge à spirales, puisque ce dont il parlait en substance se trouvait être du même sujet que mes recherches effectuées récemment sur la toile. Je n'y voyais pas là qu'une simple coïncidence voyez-vous.

    Et en moins de temps qu'il faut pour le dire je me trouvai à dresser très sommairement le plan d'un deuxième roman. Plan que j'abandonnai tout aussi sec pour me lancer, cette fois, dans la rédaction d'un troisème roman manuscrit que j'ai fini d'écrire samedi dernier et que je m'emploie maintenant à taper sur mon ordinateur en multipliant les sauvegardes sur mon disque dur et sur une clé USB donnée par une collègue amie. Je ne voudrais pas qu'il subisse le même sort que l'énorme roman dont j'ai perdu la trace, mais que je finirai bien par retrouver un jour que je ne le chercherai plus. Je voulais me faire un tirage papier des trente premières pages dactylographiées de ce troisième roman mais l'imprimante n'en fait qu'à sa tête : elle imprime au format paysage et me bouffe les lignes du bas. Sacré matériel, quand il ne veut rien savoir ... Vraiment, on n'a jamais trouvé mieux que le bic et le papier.

    Voilà des années que je n'écrivais plus à la main (le renflement brûlant de mon petit doigt de la main droite est réapparu comme par enchantement, preuve s'il en est de son incessant frottement sur la page). Voilà des années que je n'écrivais plus rien (à l'exception d'Amor, en 2010, que je laisserai en l'état parce que je n'y vois pas d'intérêt pour le lecteur). Ou plutôt... Amor me semble être le tout dernier d'une longue série de romans, nouvelles et récits traumatiques. En effet, la première chose qui me soit venue à l'esprit après avoir terminé mon troisième roman, un roman de science-fiction mâtiné de fantastique, c'est : tiens, pas de scène de viol (une grande première) ; pas d'effusions de sang (on croit rêver) ; pas de scènes de violence à répétition (alors là c'est le délire). Et c'est vrai que ce nouveau roman n'est pas un roman noir, un roman trash, un roman dégueu. C'est un roman tout ce qu'il y a de correct avec des bons qui ne sont pas si bons que ça, des méchants qui ne sont pas si méchants que ça, un suspense qui tient bon la route jusqu'aux dernières pages, et ... je n'en dirai pas plus parce que ce ne serait pas du jeu.

    J'en ai pour quelques semaines à mon avis avant d'avoir recopié mon texte à l'écran, d'autant plus que j'en profite pour développer certains passages, en modifier d'autres, et même en ajouter. Ce petit roman de 100 pages manuscrites recto verso devrait donc, à terme, doubler de longueur, voire plus.

    A aucun moment je n'ai senti, comme dans mes derniers ouvrages, cette impossibilité d'avancer tant on se met trop souvent, nous les auteurs, dans des situations complètement inextricables qui requierent l'arrêt pur et simple de la rédaction, à moins qu'un miracle passe par-là, un petit coup de pouce ou de coupe-coupe susceptible de nous débarrasser des lianes invasives et des ténèbres pénétrantes. A aucun moment je ne me suis dit que je n'allais pas m'en sortir, et pourtant l'enjeu était de taille. Comme d'habitude pas de plan, et une intrigue titanesque, savamment saupoudrée au fil des pages sans que je sache moi-même ce qui se cachait dessous. Du moins, ne l'ai-je pas su avant la soixantième page et là : mais oui bien sûr ! Rhâââââ ... On n'a pas écrit toute sa vie pour rien. Les vieux trucs, les vieilles astuces, les vieilles ficelles remontent à la surface avec les cordes pour empaqueter le tout et v'lan, le tour est joué.

    Comment ça tu ne sais pas ce que tu écris ? - Tu ne vas pas nous dire que tu commences un livre sans savoir ce qui va se passer ?

    - Ben si. Je commence toujours mes livres comme ça, à l'aveuglette, sans savoir où je vais, et ça marche ou pas. Des fois il faut s'arrêter en chemin parce qu'il fait trop noir. D'autres fois on écarte un peu le bandeau des yeux et on voit la lumière, et on marche jusqu'au bout de la route, le coeur de plus en plus battant, jusqu'à ce que le dernier mot soit écrit, la date, la signature, le mot fin, tout, et qu'un sentiment de jubilation, d'exultation, fasse exploser le corps en mille morceaux comme si on était transformé en feu d'artifice. Boum ! Et alors là on voudrait embrasser le monde entier parce que c'est la plus belle chose qui soit d'avoir réussi à écrire un livre (jusqu'au bout), et tant pis si ce n'est pas votre chef-d'oeuvre (le chef-d'oeuvre étant toujours celui qui va venir après, ou celui qui a été écrit il y a vingt ans). Tant pis s'il ne marque pas la littérature et l'histoire de la littérature d'une pierre blanche. Tant pis s'il n'a aucune chance d'être lu, vendu à 100 000 exemplaires, traduit en douze langues, adapté au cinéma. Tout ce qu'on sent, quand on vient de finir d'écrire un livre, n'a rien à voir avec l'avenir, mais avec l'instant présent, debout devant les heures passées à l'écrire, et rien ne compte autant que ce sentiment de triomphe et de fierté, non, rien ne peut remplacer ça, rien, et ça me fait un bien fou d'avoir encore une fois éprouvé, samedi dernier, cette bouffée de joie immense et de reconnaissance... juste avant que le soufflé retombe.

    Les jours à venir, bien sûr, c'est du boulot. Surtout pour moi qui ne l'ai pas tapé directement sur l'ordinateur. Mais qu'importe. Au contraire même. Je peux vivre avec mon roman encore quelques semaines, quelques mois, avant d'en soumettre un exemplaire à un lecteur de mon entourage, puis le proposer à l'édition.

    Pour être tout à fait honnête il y a toujours dans un livre un passage (ou plusieurs si l'histoire est touffue) délicat, qui nous oblige à marcher sur des oeufs. C'est un peu avant la fin que je situais ce passage délicat, quand les fils se démêlent, et qu'il faut amener le lecteur à tirer les bonnes ficelles pour ne pas embrouiller la pelote. Ca n'a pas manqué. A quelques pages de l'épilogue, j'ai senti que ça se corsait et qu'il fallait y aller mollo sur la cadence. C'est le passage, en général, où tous les éléments de l'histoire convergent et se rejoignent. C'est le grand trou noir où l'on tombe et bye-bye on n'ira pas plus loin, ou qu'on traverse avec infiniment de précaution, via la frêle passerelle de corde qui se balance au-dessus du vide. J'ai traversé indemne. Mais j'ai eu chaud. Ce genre de passage ça peut vous foutre un mois de travail en l'air. Et ça peut vous foutre vraiment par terre. Pour six mois.

    Et puis écrire un roman, je m'en suis rendu compte encore une fois, c'est combler ses lacunes avec de la poudre de perlimpinpin, c'est à dire : faire croire aux autres qu'on est très calé sur le sujet, alors qu'il n'en est strictement rien. C'est faire semblant d'être incollable en informatique, en mécanique, en électricité. On part d'un truc précis, qui existe, des données très sérieuses ... et on brode par-dessus. Il faut quand même se documenter un minimum (plus qu'un minumum) pour que ça ait l'air crédible et que ça le soit.

    La science-fiction et le fantastique ont ça de bien, qu'on peut inventer des trucs incroyables sans que ça paraisse complètement fou. Je dirais même que plus on en rajoute plus ça fait vrai.

    Vous l'aurez compris, j'ai du pain sur la planche. Il n'est pas question pour moi de casser le rythme en reprenant mes visites et mes commentaires. Je pense à vous, je ne vous oublie pas. Mais il va falloir être patient. Vous savez que l'écriture est ma raison de vivre. Il allait de soi qu'un jour ou l'autre, j'y consacrerais le plus de temps possible (en plus d'assurer mes heures de travail à l'extérieur). On ne peut bien écrire que si on y met vraiment tout son coeur. Se disperser, est néfaste pour la créativité. Il me semble que j'évoquais ce problème dans un de mes articles précédents. J'aime bloguer, j'aime mon blog, j'aime les blogueuses et les blogueurs avec lesquels je suis en relation, mais il y a des priorités. Pour certains c'est la famille. Pour d'autres leur métier. Moi c'est l'écriture. Oh, pas l'écriture poétique qui me rapprochait de vous, mais l'écriture romanesque, qui représente un travail de titan, et exige qu'on s'isole et qu'on se concentre, et qu'on donne tout de soi. En parlant d'écriture poétique, avant cet article j'ai publié mon dernier poème qui date du mois de septembre, et j'ai comme l'impression qu'il sera le dernier de ma série Catharsis.

    Je vous retrouverai plus tard, quand j'aurai imprimé la version définitive de mon roman. D'ici là, j'espère de tout mon coeur que vous allez bien, que vos chats vont bien, et que vous passez de bons moments sur les blogs. Passez un beau week-end. Je vous embrasse,

    Thaddée

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  • Commentaires

    1
    Samedi 26 Octobre 2013 à 16:38
    flipperine

    contente d'avoir de tes nouvelles cela fait tjs plaisir et je vois tu es très occupé avec ce roman on ne peut pas être partout à la fois bon courage et à bientôt

    2
    Samedi 26 Octobre 2013 à 17:31
    Moun

    Bon retour donc et courage pour l'écriture.

     

    A bientôt

    bises

    3
    Dimanche 27 Octobre 2013 à 00:11
    clodoweg

    Félicitations et bonne chance pour ton roman.

    4
    Dimanche 27 Octobre 2013 à 10:07
    orfeee45

    Bonjour Thaddée, moi j'aime bien les trous noirs, la lumière, pure énergie, vous y propose une infinité de pistes nouvelles! En retenir une n'écarte pas les autres car il ne s'agit plus de choisir mais de simplement cueillir. je suis sûr que ce sera un magfnifique bouquet.

    5
    Dimanche 27 Octobre 2013 à 11:42
    Anne-Marie (Mistic)

    Ma chère, chère amie !

    Comme je suis heureuse !

    D'avoir de tes nouvelles de savoir que tu es plongée dans ta passion : écrire !

    Un poids vient de m'être ôté du coeur, comme à tous ceux qui s'inquiétaient !

    Ecris bien mon amie !Et merci d'avoir pris le temps de nous donner toutes ces explications ! Je vais venir les relire encore une fois plus attentivement un peu plus tard !

    Un bisou très doux pour te consoler de la perte de ton petit mandarin et des tas d'autres pour te donner courage et persévérance pour ton roman !

    Des caresses à pseudo-Félix

    6
    Dimanche 27 Octobre 2013 à 15:29
    minouche89130

    Bonjour ma chère amie,comme j'ai été contente de voir que tu avais mis un article sur ton blog et encore plus de lire comment tu es repartie dans l'écriture. 
    En effet tu ne peux pas tout cumuler et maintenant que je sais pourquoi je suis heureuse pour toi.
    Moi pendant ce temps j'ai joué à cache cache. Pas envie de bloguer à cause de soucis de famille alors je mettais un article de temps en temps quand j'avais trop de coms. J'"ai repris les antidepresseurs et je me sena un peux mieux alors je me force à passer souvent le soir pendant que Georges regarde la télé. J'ai passé beaucoup de temps ào lire aussi car il n'y avait que ça qui me sortait de ma torpeur et m'obligeais  à moins penser pour suivre ma lecture.
    Je te fais de gros bisous mon amie,ton amie Mistic je le vois est contente aussi d'avoir de tes nouvelles,elle se faisait du soucis pour toi maintenant nous savons que tu vas bien malgré le départ de ton petit Pépinou. Caresses à Félix bien sûr. Minouche 

    7
    Lundi 28 Octobre 2013 à 18:25
    Eric-le-peintre

    Bonjour Thaddée, je suis heureux que tu commences une nouvelle œuvre importante. Ce qui me console c'est que toi aussi tu démarres une histoire sans savoir trop au début comment elle aboutira.

    Mon "histoire d'art et de pavés" a débutée de la même manière. Ce n'est qu'à la fin du premier quart de l'histoire que j'ai fait un plan assez rigoureux... pour la première partie (1/2 de l'histoire) Pourtant je crois que tout était déjà dans ma tête, et je que déroulais seulement le fil dans mon labyrinthe de pensées secrêtes :D

    Je t'embrasse et te souhaite beaucoup d'inspiration ;-)

    Amicalement,

    Eric

    8
    Lundi 28 Octobre 2013 à 20:54
    lemenuisiart

    cela me fait plaisir d'avoir de tes nouvelles

    A bientôt

    9
    Mardi 29 Octobre 2013 à 18:14
    Frimousse

    Ben non !

    Tu resteras pas toute seule sur l'ancienne plate-forme !

    Nous on a décidé d'y rester, comme le capitaione qui coule avec son navire.

    S'il ne reste qu'un blog sur le vieil over-blog, ce sera le Bl:og de Frimousse, naq !

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    10
    Vendredi 1er Novembre 2013 à 04:42
    Mireille

    Bonjour Thaddée, je passais justement pour avoir de tes nouvelles :) j'espère que tu vas bien et je te souhaite bonne chance pour ton roman ! bisous Mireille à bientôt

    11
    Samedi 9 Novembre 2013 à 00:31
    Chatdesîles

    Bonjour Thaddée,

    J'espère que vous allez bien.

    Je n'avais plus de vos nouvelles ...

    Caresses à Félix, le joli minet noir et blanc !

    12
    Mercredi 20 Novembre 2013 à 19:27
    Thaddée

    Voilà peut-ête la solution, n'écrire que pour soi ;-) Dis Piou-Piou, tu dis à ta maîtresse que je n'ai plus l'adresse de son blog et que j'aimerais bien lui faire une petite visite et prendre de tes nouvelles. Câlin le chat, et belle soirée à ta maman !

    13
    midolu
    Samedi 14 Décembre 2013 à 10:05
    midolu

    Thaddée, je pensais au " passage délicat " que personnellement je ressens souvent à la toute fin d'un roman. Les écrivains s'emballent, et " emballent " parfois l'histoire trop rapidement à ce moment, comme s'ils voulaient terminer au plus vite, en se souciant moins de la cohérence et de la " fluidité " nécessaires. Comme si tout ce qui a été développé patiemment durant x pages se débloquait d'un coup.

    Thaddée, je t'embrasse et je transmets une caresse à celui qui pour moi s'appelle toujours Félix. 

     

    14
    Piou-Piou
    Samedi 14 Décembre 2013 à 10:05
    Piou-Piou

    Bonjour,

    C'est un roman fantastique que t'écris ? Parce que ma maîtresse elle aime bien le fantastique et la science fiction. Elle en avait écrit un il y a quelques années et puis elle avait trouvé un éditeur mais il fallait tout le remanier (le roman pas l'éditeur !). Et comme elle travaillait dessus depuis des années, elle a plus eu courage alors elle a tout laissé tomber et maintenant elle écrit plus que pour son journal.

    Bon courage et câlins à Félix

     

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