• Un blog c'est du papier ... de verre

    Je ne vous apprendrai rien : les commentaires font plaisir ; ils font vivre un blog ; ils permettent au blogueur d'avancer dans son travail. Mais certains commentaires, au contraire; font de la peine ; ils déstabilisent l'auteur d'un blog, et le découragent de poursuivre dans la voie qu'il s'était choisie.

    Hier matin j'ai fermé mon blog Eklablog. C'est ma réponse à des commentaires qui m'ont fait de la peine.

    Ce soir j'ai beaucoup lu sur le sujet : faut-il fermer son blog aux commentaires ? - pourquoi fermer son blog aux commentaires, etc. Il me faut regarder les choses en face : je suis une âme sensible. Et il m'est impossible de me blinder, ce qui fait que je souffre et que je fuis tout le temps. En faisant ça je donne raison à ceux qui m'écrivent des commentaires désobligeants. C'est donc un cercle vicieux.

    Dans l'idéal, je voudrais que tout le monde m'écrive "bonjour" quand il arrive et "bonne journée" quand il repart. Dans l'idéal, je voudrais que passent leur chemin ceux qui ne peuvent pas s'empêcher d'être ironiques et blessants. Mais comme on le sait dans la réalité c'est tout autre chose. Ainsi, ces derniers jours, j'en ai pris plein la figure. Je ne veux pas revenir dessus, je préfère "oublier" l'incident.

    Je le dis tout net : il est au-dessus de mes forces d'endurer d'autres commentaires de ce genre. Ces commentaires me perturbent, ils sapent mon inspiration. Ces commentaires me coupent l'envie de bloguer. J'ai relevé sur un site ou sur un forum (dans un commentaire) la réaction suivante : "Si les commentaires l'ennuient, pour rester poli, qu'il ferme son blog. Qu'il ferme sa gueule, quoi ! "

    Je n'ai nullement l'intention de "fermer ma gueule". J'ai encore beaucoup de choses à dire. Simplement, je veux dorénavant pouvoir les dire sans appréhender les commentaires indésirables. Mieux : je veux pouvoir les dire sans avoir à me demander si ça plaira ou pas. Je souhaite, ici, recouvrer mon intégrité.

    Il paraît que : "fermer un blog aux commentaires va à l'encontre de la philosophie du blog". C'est vrai qu'on a du mal à s'imaginer un blog sans commentaires. Les commentaires font partie intégrante d'un blog. Ils représentent même, pour certains, une valeur ajoutée : ils enrichissent le contenu du blog. J'ai bien dit : pour certains.

    Tous les commentaires ne sont pas non plus très constructifs ni très enrichissants. D'autant plus quand on arrive à des railleries sans nom du style : "tu t'es pas cassé la tête pour donner un nom à ton chat".

    C'est ma faute : quelle idée ai-je eu d'aller parler de mon chat ; d'aller parler de ma vie ; d'embrasser tout le monde ; et de vous aimer tous comme si je vous voyais tous les jours (encore plus même).

    La familiarité, c'est la mort du respect.

    Si je parle de ma vie privée (de mon chat, de ma santé, de mes soucis personnels) : j'ouvre la porte à l'ingérence.

    Si je réponds à vos commentaires, j'engage la conversation. Je commence à parler de moi. Je commence à faire des confidences, à livrer des secrets qui ne regardent que moi.

    Si je laisse les commentaires ouverts, fatalement, d'autres blogueuses, d'autres blogeurs, auront des propos déplacés.

    Donc : je vais désactiver les commentaires.

    En les désactivant, je rends au blog sa vraie fonction : celle de support d'écriture. J'en fais un livre. Un album illustré. J'y travaillerai dans mon coin, discrètement, comme les auteurs d'autrefois qui ne confrontaient pas leurs brouillons à la critique publique. J'y gagnerai d'autant plus de liberté et par conséquent plus d'honnêteté.

    Libres à vous, maintenant, de me suivre ou pas, sachant que vous n'aurez plus la parole sur ce blog ; que vous ne pourrez plus y participer. Oh ce n'est pas pour vous réduire au silence que je désactive les commentaires. C'est pour me protéger, pour être libre d'écrire et de montrer ce que je veux sans qu'on me juge ou qu'on se moque de moi.

    Je regrette d'avoir à le faire. Mais si je laisse les commentaires ouverts ça recommencera. Ca dure depuis 2007, du jour où j'ai ouvert mon premier blog. A l'époque ils s'appelaient Renatus, René, Françoise, ceux qui me pourrissaient la vie. Aujourd'hui c'en est d'autres (à moindre degré) mais ça m'est toujours aussi pénible, et je ne vois toujours pas pourquoi j'aurais à le supporter.

    Je me suis laissé dire, en voyant des blogs dont les auteurs ne répondaient pas aux commentaires, que ces blogueurs, peut-être bien, ne lisaient pas les commentaires. C'est ce que j'aurais dû faire.

    Néanmoins, pendant ces 6 années de blogging, j'ai eu beaucoup plus de commentaires sympa et enrichissants, que de commentaires indésirables. Je peux dire aussi qu'on me soutient quand ça ne va pas. Et pour tout ça je vous remercie.

    « Souvenirs de Sète, août 2013, tous azimutsSéminaire Saint-Irénée, Sainte-Foy-lès-Lyon, mai 2013 »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :