• Déclinaisons d'un psychodrame

     

    L'écriture littéraire, en tout cas la mienne, pour autant qu'elle s'attache à rapporter des faits ayant existé, prend toutes sortes de libertés vis-à-vis de cette réalité. Déjà, parce que cette réalité-là fut à l'époque vécue, perçue comme en un rêve éveillé (mécanisation du sujet). Ensuite, parce que ce sont cristallisées sur le noyau du vague souvenir d'indénombrables émotions qui puisent aux sources du fantasme et du questionnement. Enfin, parce que je ne veux pas, je ne peux pas, rapporter sèchement les faits bruts. Si je le faisais, je ne serais plus dans la littérature mais dans l'autobiographie et ce n'est pas du tout mon terrain de prédilection.

    Mais encore, chaque lecteur interprète mes textes à travers le prisme de sa propre histoire et de son propre ressenti. Chacun de mes textes, pour peu qu'on s'y intéresse, on m'en dépossède, on le fait sien.
    Voilà quelques unes des raisons pour lesquelles l'écriture littéraire n'est en rien la fidèle transcription d'un fait donné mais bien plutôt miroir déformant d'une réalité déformée.
    Ce n'est pas mentir qu'écrire de la poésie (ou tout autre genre littéraire). Ce n'est pas travestir la vérité. C'est rendre possible, avec la complicité du lecteur, l'existence de mille vérités.

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