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    Hier soir, à partir de 18 heures, à l'Hôtel de Ville autrement connu sous le nom de place des Terreaux. Ce sont mes premières Illuminations depuis l'année 2005. Cette année-là, des égouts et des naseaux des chevaux de la fontaine Bartholdi soufflait une âcre fumée satanique, une rumeur grondante montait des tréfonds de la terre, il nous semblait à mon ami et à moi que le sol vibrait et allait s'ouvrir sous nos pieds ! Il y avait déjà beaucoup de monde à l'époque, mais pas tant que cette année.

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    Ce soir, 7 décembre 2013, la ville de Lyon draine des milliers de Lyonnais et de touristes venus de toutes les villes et de tous les pays. Plus on avance dans la soirée, plus il est difficile de circuler à pied sur les places et dans les rues engorgées. Ne parlons même pas des voitures, condamnées à regarder passer les flots incessants de passants pressés. Nous avons eu de la chance. C'était une belle journée, froide certes, mais claire et dégagée.

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    Si j'ai quelques conseils à donner à toutes les personnes désireuses d'aller un jour admirer la Fête des Lumières à Lyon, les voici : vous êtes agoraphobe ? - Restez chez vous. On ne peut pas imaginer ce que ça fait d'être coincé dans une foule, sans pouvoir faire un pas, tout comme dans un endroit hermétiquement clos.

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    Sortez couverts, car il n'y a pas moyen de faire autrement que de piétiner sur place, sans trouver l'issue, pendant un quart d'heure, quelquefois vingt minutes. On prend froid. Et quand on avance, c'est au ralenti, et on n'y voit rien tellement on se trouve serré de tous côtés par une foule compacte. Je déconseille aux personnes âgées de tenter l'aventure : on ne voit pas le bord des trottoirs, les marches, les bosses, les trous.

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    Les petits enfants courent le risque de mourir étouffés s'ils restent au sol : il faut les jucher sur ses épaules et les tenir en hauteur. Les petits enfants courent le risque d'être perdus, et piétinés. Quand la foule en face de vous entend commencer le spectacle, elle presse le pas, et renverserait sans scrupule les gens qui arrivent en face.

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    Ne prenez avec vous que le strict nécessaire. N'emportez pas votre sac : le corps à corps avec la foule permettrait aux gens mal intentionnés de vous dépouiller en un tour de main sans que vous vous rendiez compte de quoi que ce soit. Accrochez vos appareils photo à votre cou, ne les lâchez sous aucun prétexte.

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    N'attendez pas 21 heures ou 22 heures pour rentrer chez vous. Les rues ne sont plus pratiquables. Elles sont noires de monde, on ne sait plus où on se trouve. Les automobiles, non plus que les scooters ou vélos, ne peuvent plus circuler. Les escalators qui descendent au métro sont bloqués.

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    Choisissez à l'avance le spectacle que vous souhaitez voir, et tenez-vous à votre programme sans chercher à en voir d'autres à plusieurs kilomètres de là. Le métro est bondé. Il y a de quoi prendre un malaise ou se faire écraser.

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    En plus des picpockets se trouvent sur place des ivrognes qui vous lancent leurs bouteilles vides à la tête, bouteilles qui roulent sous vos pieds dans le noir, attention aux risques de chute. Ils se jettent sur les gens, main levée, pour les frapper. La police est très présente aux points stratégiques de Lyon, les forces de sécurité sont rassurantes, mais ils ne peuvent pas être partout à la fois. Bousculades, chutes, malaises, vols, agressions, ils ne seront pas forcément près de vous à l'instant même ou vous en avez besoin. Prenez vos dispositions pour réduire au maximum les risques d'accident.

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    Cette année, le spectacle qui se donnait à l'hôtel de ville était à couper le souffle. On entre dans le domaine du fantastique et du merveilleux. Des images mouvantes sont projetées sur les bâtiments qui cernent la place des Terreaux. Parfois, la façade s'embrase, ou se couvre de glace, elle s'écroule ou vole en éclats. Le Petit Prince passe. Une fleur perd ses pétales ... On en sort ébloui comme un enfant. Malgré le stress et l'oppression qu'engendre la promiscuité, la Fête des Lumières vaut le déplacement. Je suis claustrophobe et n'ai pas ressenti la moindre peur, même si par moments, le sentiment d'être enfermé dans la foule se fait très fort et peut être très perturbant.


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  • Le cimetière de Loyasse fête ses 200 ans par TLM69


    Le cimetière de Loyasse, créé en 1807, est le plus ancien cimetière de Lyon. Il est situé dans le 5e arrondissement de Lyon 43, rue du Cardinal-Gerlier.

    Dès 1775, le problème de l'inhumation se pose à Lyon : une assemblée ecclésiastique se plaint au roi que les cimetières jouxtant les églises de la ville « débordent ». Celui du quartier dense du Vieux Lyon jouxte l'église Saint-Just. Il faut attendre l'année suivante, le 10 mars 1776 et la déclaration royale de Louis XVI qui fixe les règles de sépultures en huit points. Cette disposition n'a pas d'effet et il faut encore attendre le décret du 23 prairial an XII (12 juin 1804). Ce décret régit encore les cimetières français dans leurs dispositions essentielles. La ville de Lyon se met en quête d'un terrain pour y bâtir son nouveau cimetière et pense d'abord à Grange Blanche mais le clergé refuse. Le cardinal Joseph Fesch obtient un décret le 6 décembre 1806 qui stipule qu'il y aura trois cimetières à Lyon : le cimetière de la Croix-Rousse, le cimetière de la Guillotière et le « cimetière de Saint-Just  » (qui portera finalement le nom de Loyasse). Il est impossible d'agrandir le cimetière qui jouxte l'église de Saint-Just ce qui pousse la ville à proposer, le 2 mai 1807, d'acquérir le domaine du Rivay à Loyasse.

    Malheureusement le site s'avèrera mal-commode. On s'aperçoit qu'il est exposé à tous les vents : en 1825, la croix qui orne l'entrée du cimetière est abattue par la tempête. Les murs sont endommagés par une tornade en 1847 et deux mille tuiles doivent être remplacées. Le terrain n'est guère plus propice : il est situé à l'ouest du plateau de la Sarra sur un terrain instable qui occupe les ruines romaines de la partie ouest de Lugdunum. Le terrain est instable à tel point que dès 1810, le mur de la terrasse s'effondre. La nature imperméable du terrain empêche même la décomposition des corps ...

    De plus, le cimetière est très difficile d'accès car situé à l'extrémité de la ville d'alors et de surcroît, au sommet du plateau qui domine le centre de Lyon de plus de cent mètres : on accède au plateau par des escaliers abrupts ou bien par des détours considérables. Le transport des corps sera tout de même amélioré lors de la création du funiculaire entre Saint-Paul et Fourvière le 6 décembre 1900 puis du train entre Fourvière et le cimetière.

    Outre le fait qu'étant placé sur les hauteurs de la ville de Lyon, à la limite de la commune de Sainte-Foy-les-Lyon, il permet d'avoir une très belle vue sur le centre de Lyon, il offre surtout une panoplie de styles impressionnante.

    Les tombes qui y sont édifiées ont suivi les modes architecturales de leur époque et les particularités de ceux qui y reposent. On y rencontre quelques tombes des premiers temps en forme de sarcophages, de simples tombeaux avec gisants, des effigies et des bustes d'artistes locaux, des monuments de style art déco, néo classiques ou néo gothiques dont certains sont magnifiques et encore en excellent état.


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     Exemple de Pietà, sculpture de Charles Dufraine (source : Wikipédia)

     

    Nombreux sont les effigies et les bustes représentant des artistes locaux, peintres, architectes... et des personnalités, les maires de Lyon par exemple avec les portraits d'Antoine Gailleton ou d'Édouard Herriot près de l'entrée du cimetière.

    On y découvre aussi au hasard des allées, des monuments en forme de pyramide, celui d'Anthelme, Nizier Philippe dit Maître Philippe, un mystique chrétien dont la tombe est constamment et abondamment fleurie et le grand if qui l'abrite porte de nombreux petits papiers pliés comme autant d'ex votos, celui de la famille Guimet avec son dôme de plaques colorées ou celui de la famille Pléney aussi qui domine tous les autres avec sa pyramide de plusieurs mètres de haut qui se termine par une magnifique sculpture représentant un pleureur dont le chagrin s'écoule dans un vase. (source : Wikipédia)


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    Ce samedi 14 septembre 2013, les Journées du Patrimoine étaient l'occasion de visiter le fort militaire de Sainte-Foy, un fort d'artillerie constuit au milieu du 19ème siècle sur le modèle des forts de Vauban. Ce fort n'a jamais tiré le moindre coup de canon, car l'apparition de canons longue portée le rendait caduque à peine sa construction fut-elle achevée. Tout au long des années, ce fort périmé avant d'avoir rempli son office de fort militaire servit de prison pour les officiers et de foyer d'hébergement pour les réfugiés ; des mères de famille y mirent au monde leurs enfants. Destinée plutôt étrrange pour un fort qui devait être un fort d'artillerie avec tout ce qu'il faut pour se défendre, une poudrière et des enceintes fortifiées. Y sont installés maintenant les CRS mais qui n'y habitent pas, sauf exception, quand ils sont en déplacement.

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    Les souterrains étaient certainement le point fort de ces deux heures de visite. Très impressionnants (surtout pour quelqu'un d'aussi claustrophobe que moi) parce que très mal éclairés, pour ainsi dire pas éclairés du tout dans les passages les plus étroits. C'est à peine si la lumière du jour entrait par les meurtrières occultées par les herbes et les poubelles de nos grands-mères. Oui, nos grands-parents jetaient leurs ordures comme ça, par terre, et le tennis actuel (à proximité) est bâti sur des mètres de détritus, ce qui rend le terrain très instable. A l'entrée des souterrains se cache un blaireau, grand ami des CRS qui ne lui font aucun mal. On a vu également une petite chauve-souris, endormie bien tranquillement dans une cavité de la voûte. Sur la photo en haut à droite on voit le stand de tir, installé dans l'ancienne poudrière. Cette poudrière était recouverte de plusieurs tonnes de terre ; on l'éclairait avec des lampes à pétrole déposées dans des sortes de niches hautes et étroites protégées par une vitre. On n'utilisait pas de fer mais du laiton pour éviter toute étincelle. Les deux photos du bas, à droite, représentent le fantôme du général Rohault de Fleury, concepteur du fort. Cet homme aimable et pittoresque a bien voulu poser pour moi, je l'en remercie, ainsi que je remercie tous nos guides, lesquels ont pris sur leur temps personnel pour nous conduire à travers les souterrains, les étages et les secrets du vieux bâtiment militaire.

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    La visite touche à sa fin, nous sommes ici sur une terrasse qui domine toute la ville de Lyon, accessible par un escalier d'époque. Aux excursions souterraines succèdent les escalades, en alternance avec les chants de la chorale Chantefable qui nous a chanté deux fois (pour mon plus grand bonheur) le jardin extraordinaire de Charles Trénet. Ce qui cerne le fort n'est peut-être pas un jardin, ni même un parc, on dira que c'est la campagne avec des herbes folles et des arbres. Il faut bien sûr imaginer qu'au 19ème siècle il n'y avait aucun brin d'herbe, aucun arbre, aucun bâtiment en contreplaqué, et que le fort était tout nu pour pouvoir remplir sa fonction de "surveillant-defenseur". Il n'aurait pas fallu que des pâquerettes viennent gêner la vue des sentinelles, ou se mêlent de les distraire ...

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    Fin de la visite après deux heures de marche forcée dans les souterrains sombres et les étages du bâtiment. En haut à gauche, la petite terrasse du bar où se désaltèrent les CRS. En bas à droite, le mémorial avec une liste de noms.

    Pour ceux que l'Histoire intéresse je vous remets ici une présentation rapide du fort de Sainte-Foy , issue d'un papier qu'on nous a remis tout au début de la visite.

    terrasse

    Placé à 300m. d'altitude sur la crête de la colline qui fait suite à celle de Fourvière vers le Sud, le fort de Sainte-Foy est le mieux conservé des forts dits de la "petite ceinture lyonnaise" conçue à partir de 1830 par le Général Rohault de Fleury. Cet ensemble fortifié devait protéger Lyon considérée comme un camp retranché après les occupations par les autrichiens en 1814/1815.

    La construction du fort de Sainte-Foy s'est échelonnée de 1843 à 1851, mais il a accueilli une garnison dès 1848. C'est un fort d'artillerie bastionné, ancré dans la pente naturelle du terrain, coupant l'ancienne voie de St-Irénée à Ste-Foy. La porte d'entrée est au Nord, avec une demi-lune orientée vers l'Ouest. Le fort est protégé par une escarpe haute de 8m, d'où 25 à 60 canons à âme lisse tiraient des boulets à moins de 2000m. D'autres canons placés dans les bastions pouvaient assurer un tir rapproché et croisé de flanquement en cas d'attaque. Le fort est doté d'une poudrière, pouvant abriter 44 tonnes de poudre, d'une caserne pour le logement de 400 hommes (600 en cas de siège).


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