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Désintoxication
Le monde entier me rentre dedans
Sais-tu bien ce que ça fait
De sentir se rouvrir ses plaies
Sitôt qu'on rouvre les yeux
Recommencer à souffrir
Sitôt qu'on rouvre son cœur
Apocalyptique naissance
De mon double intérieur
Résurrection troublante
D'un démon familier
Je t'avais presque oublié...
·
Le monde est en crise
Hystérie collective
Le chaos des siècles
L'entre-choc des villes
Quelque chose se brise
Autour de nous
Se brise en moi
Mais si je savais quoi...
·
Pardonne-moi
Si je te parle mal
Si je n'écoute plus
Cette voix de l'intime
Qui me dictait
Comment être avec toi
Je hisse mes blessures
Sur des cimes ardues
Qui m'exposent à l'empire
Des jeunesses
Et des armées perdues
Comprends-tu
Ce que je veux dire
·
Tout ce que je n'ai pas fait
Me reste en travers de la gorge
J'ai dû perdre mon temps
A me préserver des choses
de la vie
La vie tout simplement
Mon ermite extatique
Amante des extrêmes
Des routes sans retour
Des violences prudentes
Où le mot se fait jour
·
Purulence de l'être
Qui ne se connaît plus
Stupéfait par l'ardeur
De ses croyances anciennes
Un gisement d'os
Sous des temples en poussière
La sanglante morsure
De mâchoires impubères
Le corps tel un arc
Qui décoche sa flèche
Au bouillon de l'écume
Pour y fiche sa marque !
·
Je me réveille à peine
Et j'essaie de t'écrire
Une lettre où j'explique
Ce qui va m'arriver
J'ai la cervelle vide
Et le ventre grouillant
De fringales orgasmiques
Qui me cament encore plus
Que mes ex-cachets blancs
·
Ma seule tentation
Depuis longtemps c'est toi
Ce n'est pas autre chose
Tout comme à Saint-Antoine
Un ortolan doré
Mais le temps qui me reste
Reprend sa course folle
Et je n'ai d'autre choix
Que d'urgence trancher
·
Entre cette léthargie
Qui nous lie d'amitié
Sous le souffle tranquille
Des alizés turquoises
Et
Les onomatopées
Du coït invaincu
Lequel ouvre la voie
Des conquêtes royales.
*
© 08.12.12 Credo, TS
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Commentaires
Merci Christian, toute ma littérature est comme ça, elle n'éclate pas de joie bien au contraire, et ces derniers temps pire encore... Bonne soirée, je vais venir lire tes articles.
Merci Orfée. Une "présente absence" qui me fait voir qu'il reste tant à faire, ce qui je crois s'appelle "vivre", tout simplement. Merci pour ta lecture, bonne soirée à toi.
malgré tous tes souffrances vécues il faut vivre il faut continuer à avancer la vie un long chemin semé d'embuches
Hou la la ! Coup de poing dans le plexus ! Je dirais comme Orféee que ce texte dur, troublant, émouvant à plus d'un titre, me ramène à "Fragments", même 'il est terriblement actuel et que ce n'est sûrement pas par hasard que tu le republies maintenant, en cette période tellement troublée mais également tellement pleine d'attente pour toi.
En te relisant, là, juste à l'instant, je ne peux m'empêcher de recroiser les doigts pour toi, pour que ce: " tant qu'il te reste à faire, que tu crois s'appeler vivre, tout simplement", te soit bénéfique, enfin !
Bisous d'amitié et caresses à Félixou
Je n'avais pas vu qu'il pouvait rappeler mes Fragments, ça me fait vraiment plaisir qu'on ait souligné la ressemblance. Il se trouve que ces tout derniers textes de l'année 2012 coïncident avec mon état d'esprit actuel. Mes projets sont maintenant très clairs dans ma tête, reste à les réaliser (le plus dur et le plus long ;-)
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Très très beau texte dont la tournure me fait penser à certains fragments toujours présents à mon esprit. Et la présence de ce qui n'a pas été réalisé: une présente absence...