• Nostalgie des temps originels

    Premier jet du 9 novembre 2011

    Je serai dans l'arrogance dans ma langue et dans l'orgueil avec mes ongles, l'arrogance, dans ma langue. Dans ma langue arrogante et l'orgueil de mes ongles Je dessécherai les mers, les lacs, les sources, les flaques, au sel, au papier buvard rouge et noir, à l'éponge, à la gomme, à la plume de fer. Cloaque du non-être, où tournent les corbeaux, qui sondent avec leur bec les entrailles putrides, [qui scellent, au sang, ] et les plaies suintant comme torrents de boue paupières et cicatrices. Je serai ces corbeaux. Je donnerai du bec. Saccagerai les moissons. Je serai de l'hiver et des jours finissants. On me jettera des pierres, ou des malédictions. Mais clouez-moi par les ailes sur les portes de bois, qu'est-ce que ça peut me faire puisque je ne suis pas ? Si tant est que je fus, je ne m'en souviens pas plus. La mer Morte engorge ma mémoire. Et ses cailloux salés, dans des bocaux de verre, me parlent d'une histoire où je n'ai pas vécu. Du moins si peu. Les palmiers les gazelles et le désert de pierre, faux prophètes, et les prédicateurs autour des feux de camp. Le thé qui répare détourne la soif. Et la cascade miraculeuse dans le creux des rochers. Je fus, serai, peut-être, un jour, mais qui, mais quoi, pourquoi. Je suis le corbeau, le cri, le noir qu'on n'aime pas.

     

    Version intermédiaire du 13 novembre 2011

    Dans ma langue arrogante et l'orgueil de mes ongles je dessécherai les mers, les lacs, les sources, les flaques, au sel, au buvard , à l'éponge, à la plume de fer. Cloaque du non-être, où tournent les corbeaux, qui sondent avec leur bec les entrailles putrides, qui scellent, au sang, paupières, cicatrices, orifices, et les pores. Je serai ces corbeaux. Je serai mille et cent. Je donnerai du bec. Saccageant les moissons. Je serai de l'hiver et des jours finissants. On me jettera des pierres, ou des malédictions. Mais clouez-moi par les ailes sur les portes de bois, qu'est-ce que ça peut me faire puisque je ne suis pas ? Si tant est que je fus, je ne m'en souviens plus. La mer Morte engorge ma mémoire. Et ses cailloux salés, dans des bocaux de verre, me parlent d'une histoire où je n'ai pas vécu. Du moins si peu. Les palmiers les gazelles et le désert de pierres, faux prophètes et les prédicateurs autour des feux de camp. Charnier grouillant de graines, de cornes, de cailloux. Le thé qui détourne la soif. Thé sève de mes veines. Sévère drain trait d'absinthe, qui draine l'effusion. Macération polie d'aventurine au lait tourné. Béance verte. Et la cascade miraculeuse dans le creux des rochers. Filet filament, fil de lame et delumière. Avènement des eaux sous le ciel dessiqué. Quand le roc se colore il s'encrasse de vieil or. Flasques peaux des rivières frissonnant au long cours, croûtes et traces et croûtes ô combien séculaires. Magies, prodiges et génies naturels ! Et moi...  qui fus, serai, peut-être, un jour, mais qui, mais quoi, pourquoi. Corbeau, le cri, le noir, la mort, tout ce qu'on n'aime pas.

     

    Version finale et définitive du 13 novembre 2011

    Dans ma langue arrogante et l'orgueil de mes ongles aigre-doux je dessécherai les mers, les lacs, les sources, les flaques, au sel, au buvard , à l'éponge, à la plume de fer. Cloaque du non-être, où tournent les corbeaux, qui sondent avec leur bec les entrailles putrides, qui scellent, au sang, paupières, cicatrices, orifices, et les pores. Je serai ces corbeaux. Je serai mille et cent. Je donnerai du bec. Saccageant les moissons. Je serai de l'hiver et des jours finissants. On me jettera des pierres, ou des malédictions. Mais clouez-moi par les ailes sur les portes de bois, qu'est-ce que ça peut me faire puisque je ne suis pas ? Si tant est que je fus je ne m'en souviens plus. La mer Morte engorge ma mémoire. Et ses cailloux salés, dans des bocaux de verre, me parlent d'une histoire où je n'ai pas vécu. Du moins si peu. Les palmiers les gazelles et le désert de pierres, faux prophètes et les prédicateurs autour des feux de camp. Charnier grouillant de graines, de cornes, d'écorces, de cailloux, fossiles et cailloux, coquillages livides, carnations éprouvées, dures, fragiles. Le thé qui détourne la soif. Thé sève de mes veines. Sévère drain trait d'absinthe, qui draine l'effusion. Macération fluide et polie d'aventurine au lait tourné. Béance verte. Et la cascade miraculeuse dans le creux des rochers. Filet filament, fil de lame et de lumière. Avènement des eaux sous le ciel dessiqué. Quand le roc se colore il s'encrasse de vieil or. Flasques peaux des rivières frissonnant au long cours, croûtes et traces et croûtes ô combien séculaires. Hommes nus, assis sous le soleil, oisifs et patients. Matin. L'incantation de folle à l'aube et des poussières. Vieille folle aux cheveux en lambeau qu'éparpille le vent. Dieu. Partout. Seul. Vivant. Magies, prodiges et génies naturels ! Génies, prodiges et magies naturels ! Et moi...  qui fus, serai, peut-être, un jour, mais qui, mais quoi, pourquoi. Le saurai-je ? - Corbeau, le cri, le noir, la mort, tout ce qu'on n'aime pas.

     

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    « Noël à la mi-novembre, et puis quoi encore ?De la rime à la prose, du poème au roman »

  • Commentaires

    1
    Vendredi 18 Novembre 2011 à 15:02
    Thaddée Sylvant

    Ces textes me libèrent au coup par coup de mes pensées trop sombres, de ma tristesse et de mes inquiétudes. Je n'étouffe pas mes sentiments. Quand ils sont "mûrs", ils s'écrivent tout seuls. L'écriture c'est mon expression, mon exutoire, et mon idée fixe. Sans elle je ne serais rien, si tant qu'avec elle je sois quelque chose ? :-)

    2
    Bigornette
    Samedi 14 Décembre 2013 à 10:35

    Je retrouve ton talent  de tragédienne, je ne sais pas comment tu peux faire pour écrire aussi bien  des choses aussi difficiles, mais tu le fais et c'est toujours un régal de te lire, quelque soit la teneur sombre de tes textes... l'écriture doit être thérapie pour toi pour sortir de toi toutes visions noircies qui te hentent à longueur de temps...Visions que j'essaie toujours pour ma part de ne pas viualiser ni transcrire, mais que je ressens aussi très fort,  sous forme d'angoisse quasi permanente bien dissimulée sous un humour de façade... Bisous mon amie ! et chapeau bas pour tes textes !

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