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    Corruption des cités qui ne s’embarrassent pas de principes et se vouent, comme aux banquets, sous des lustres, au fumet des chairs pantelantes, aux jeux de la bouche et du ventre, en se vautrant dans les plats à dessert, les saucières et le vin renversé. Stupre et crasse mélangés. Fins de nuit décadentes.

    Gras bien blanc, abattis à point, matelotes d’anguilles, bouchées de requin, boudins de cochon, vous êtes ce que vous mangez. Vous n’êtes pas moins ce que vous excrétez.

    Et la lotion d’iris où vous trempez vos doigts ne vous blanchira ni de vos lâchetés, ni de vos crimes. Soyez maudits……………

    (c) 2009 - Extrait de Fragments d'une vie brisée - Thaddée Sylvant

     

     

     

     


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    Crypties, couv-products-16341 copieLes livres qu'on ne publie pas nous pèsent sur le coeur jusqu'à la nausée. Impossible d'avancer.

     Depuis des années mon entourage ne me demandait plus : "tu écris en ce moment ?" mais me demandait : "quand est-ce que tu te fais éditer ?" Et j'étais dans l'impasse, à stagner.

    M'auto-éditer chez TheBookEdition est une étape importante, pour ne pas dire nécessaire : elle me permet de jalonner mon chemin de livres finis, elle me permet de tourner la page et d'envisager l'écriture prochaine d'un nouveau roman. Comme on dit, ce qui est fait n'est plus à faire.

    Fragments d'une vie brisée, depuis que j'en parlais autour de moi, ça devenait absurde de ne pas le donner à lire. Il m'a fallu des années et des années avant d'en arriver là. Je crois tout simplement que je me suis dit : c'est le moment. Ce sont des choses qu'on sent.

    Dans la foulée, j'ai regroupé mes textes poétiques, éparpillés sur l'ordinateur, sur des feuilles volantes, dans un cahier rouge, et sur

    bien d'autres supports. C'est en sélectionnant ceux que je voulais publier, que j'ai retrouvé la première version du poème Il y aurait une arche. J'ai très vite compris que j'avais définitivement perdu la version revue et corrigée. Cette perte a dopé le besoin déjà pressant d'en finir une fois pour toutes avec ma poésie. Je voulais tirer un trait. Quoi de mieux, pour tirer un trait, que de tout mettre dans une boîte avec une étiquette collée dessus : Crypties.

    Certains se souviennent peut-être que sur OB je regroupais sous ce titre des textes pour la plupart codés. Codés pourquoi ? Parce que sur un blog on ne peut pas se permettre de tout montrer. Par contre un livre s'autorise à tout dire, parce qu'un livre établit une distance respectable entre l'auteur et son lecteur.

    Au départ, mon recueil devait s'intituler Chants Phlégréens, comme mon blog. Ça n'allait pas. J'ai fini par choisir de l'appeler Crypties.

    Crypties, est un ensemble de textes qui ne présentent aucune espèce de cohésion. Il n'y a pas de fil conducteur, il n'y a pas de ligne directrice. Les zanimo de la maison y cohabitent joyeusement avec mon tragique Apertura. C'est juste une suite de textes d'inspiration plus où moins sombre qui s'inscrit dans une certaine durée, et que j'ai publiés dans l'ordre chronologique.

    De nombreuses personnes ont inspiré ces poèmes : mes proches, des blogueuses, des blogueurs, des fantômes du passé. N'y cherchez pas d'aveu, de confession, n'y voyez pas révélé ce que je suis ou ce que je pourrais bien être, ni même ce que je pourrais bien vouloir dire. Moi-même, j'en suis toujours au stade du questionnement.

    Certains de ces textes pourront choquer, si l'on oublie que je fait le jeu de l'écrivain.

    Je crois que l'écriture, du moins la mienne, ensorcelle la réalité. Au départ je tiens un sujet : quelqu'un, quelque chose, quelque part, et la distance se creuse entre ce sujet, et sa transcription. Mais n'est-ce pas le propre de la poésie, que de nous promener dans un palais des glaces ? Où est le vrai.

    Une maison sans murs, une barque qui prend l’eau, un silice de crin, Sibylle dans sa crypte – où est le vrai ?

    Mes traversées du désert, ce couteau dans ma poche, et ce papier à lettre sur lequel serait écrit : ce que je rêvais d’être, que je fus peut-être, et que je ne suis plus.

    Crypties, je crois, fait la part belle au fantasme. Et les fantasmes sont toujours un peu difficiles à décrypter.

     

     


     

    Apertura

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    Coupable / De quel crime / Les récifs de corail / Et les perles de nacre / Ont écroué mon cœur / J’ai la conscience / Tranquille

    Je porte à mon cou / Le caillou du scandale / Mais les cris de rancœur / A la merci du sable / Se tassent / Et s’assourdissent

    Ainsi tes sandales de cuir / Dont j’ai perdu la trace / Et qui restent l’écueil / Des antiques spectacles / Et du trac / En public

    J’ai barré tout ce temps / Par les nuits sans étoile / Mais un vent de panique / A retourné ma barque / Les forces / Me quittent.

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    © 2008 Crypties, 2008


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    Arène

    Arène vide

    Des bacs à sable

    Mes seaux et mes râteaux

    Enterrés

    Dans le parc

    Copeaux de mémoire

    Sur des lacs

    Opaques

    Mépriser l’Achéron

    Jusqu’à vaincre

    Le trac

    Et là

    Sous les platanes sombres

    Est ma très vieille enfance

    Et reliques de moi

    Se noient lentement

    Dans la cabane en planches.

    © 26.03.09 Collapsus, TS


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