• Observation d'une de mes visiteuses : "Tu sembles bien aimer la fracture, la déchirure, un regard sur le monde amputé...La souffrance à fleur de la matière comme si elle ne pouvait s'incarner sans elle! Il y a là quelque chose d'insupportable...Mais la facture est très belle!"

     

    Ma réponse  : En effet, je me tourne souvent du côté de la fracture et de la déchirure, qu'elle soit exprimée dans l'art (peinture, sculpture)  ou par écrit (roman, poésie). A fortiori sur ce blog consacré à mon récit " Fragments d'une vie brisée" dont le seul titre est évocateur d'une brisure. Ma démarche et mon cheminement sur ce blog restent aussi proches que possible du propos du récit. Si je m'attache à montrer des oeuvres d'Igor Mitoraj, par exemple, c'est parce que certaines d'entre elles ont cet aspect blessé, fragmenté, que l'on retrouvera dans les pages de mon livre.

    [...]

    De même, je présente quelques images de la mythologie grecque et de ses monstres fabuleux : faunes, centaures, sirènes... toujours dans le souci d'offrir un contexte visuel, à peu près documenté, au récit que j'ai écrit.
    On a dit de ma littérature que c'était une littérature profane. En remettant , de la main à la main, un exemplaire de mon livre à l'une de mes lectrices, j'ai jugé bon de la prévenir : à l'époque où vivait mon Sans-Nom, Dieu n'existait pas. S'il y avait eu Dieu c'est lui qu'il aurait prié. Il a prié les dieux de son époque, et ces dieux-là ne l'ont pas écouté.


    votre commentaire
  • Je voudrais dire encore : écrire, dire qu'on écrit, montrer ce qu'on écrit, publier ce qu'on écrit, partager ce qu'on écrit, c'est prendre un risque. C'est : se démasquer, s'exposer à la critique, encaisser le silence qui juge et les mots qui font mal. C'est : douter de la sincérité des éloges. Se dérober aux questions trop pressantes et trop indiscrètes. Souvent répondre : je ne sais pas.
    Écrivains nous sommes, disais-je. Ou plus simplement comme ditOrfée : Passeurs de parole. En quelque sorte messagers. Je ne conçois pas l'écriture autrement. Je n'écris pas. Mes livres s'écrivent à travers moi. Mes livres me traversent, en m'écorchant comme une lame. Ils m'ont tous fait tomber malade. Bien peu cependant ont réussi à me tirer des larmes.
    Écrire. C'est être l'Outil de Quelque Chose qui nous Dépasse. Et quelquefois l'outil se rompt : rien n'aboutit. D'autres fois, l'outil se plie, plus ou moins docilement, aux rigueurs de l'ouvrage. Et le livre est fini.
    Écrire : c'est malgré soi. Dans "Écrire", il y a le mot "Cri".


    votre commentaire