• Dimanche 12 septembre 2010 - Des évènements récents m’auront au moins permis de remettre la main sur mes premiers écrits. Des romans écrits d’une traite presque sans rature dans des cahiers à couverture rouge. Il y en a des dizaines et des dizaines. Il y a aussi des manuscrits épars auxquels il manque des pages. Et de nombreux textes tapés à la machine puis sur mes ordinateurs successifs. Enfin, des tapuscrits reliés qui m’ont été renvoyés par des éditeurs avec ou sans lettre. Toute ces années d’écriture, en gros quarante-cinq ans, représentent le tiers de ce que je possède encore (ayant dû me séparer de très nombreux biens matériels ces dernières semaines).

    En les retrouvant je me demandais ce qu’il restait vraiment de tout ça mis à part des feuilles de papier couvertes d’encre bleue, de bic noir ou dûment imprimées en vue de leur publication. Qui les a lues ? Moi-même je me souviens de si peu de choses. Les titres m’évoquent tous un souvenir assez précis mais je n’en garde quasiment aucun de l’histoire que racontent ces livres pour beaucoup inachevés.

    Il n’y a pas très longtemps je croyais encore, dur comme fer, qu’on les retrouverait après ma mort et qu’on en ferait quelque chose. Entre temps j’ai cru comprendre que personne ne s’y intéresserait puisque je suis sans descendance et sans véritable ami(e). Tout au moins les gens que je croise dans ma vie, qui me connaissent pour ce que je suis à la ville, ne savent pas que j’écris. Ne savent pas – que je suis Thaddée Sylvant.

    Thaddée Sylvant a vu le jour en 1987.  Thaddée Sylvant a 23 ans. C’est très jeune. A cet âge-là on peut prétendre à un avenir.

    Mais l’avenir que je lui souhaite, à Thaddée Sylvant, ne peut plus se contenter de textes inachevés gribouillés sur des feuilles volantes ou de fichiers informatiques exposés à des bugs qui ne pardonnent pas. Je prendrai l’exemple de la photographie dont quelqu’un me disait très récemment : « On n’a jamais pris autant de photos que de nos jours. Mais qu’en restera-t-il ? Où sont les albums qu’on feuillette en famille et qu’on transmet en héritage aux jeunes générations ? »

    Je suis bien d’accord avec cette parole censée. L’ère du numérique, c’est l’ère de l’éphémère.

    Mais qu’ai-je transmis, moi-même, de mes œuvres de papier ? Qui a lu ce que je tenais il y a dix ou quinze ans pour mes chefs-d’œuvre à la violence inouïe ? Si ces papiers prenaient feu, si ces papiers prenaient l’eau, que m’en resterait-il à part des regrets plus amers que n’importe quoi d’autre !? Regrets de ne pas m’être fait connaître quand il était temps !

    Mais Thaddée Sylvant n’a que 23 ans et toute sa vie est devant.

    Je crois, du plus profond de moi-même, qu’un auteur écrit toute sa vie le même livre en variant un peu, c’est tout, l’intrigue et les noms. Par conséquent j’ai le temps de réécrire ce que j’ai déjà écrit sous une autre forme. Et pour que ça ne finisse pas dans le tas impressionnant de paperasses qui me prennent de la place en attrapant la poussière je l’écrirai sur l’ordinateur et le protègerai comme il se doit pour que ce ne soit ni perdu ni volé.

    J’ai recommencé à écrire ce matin, dimanche 12 septembre 2010. Une nouvelle qui pourrait devenir un petit roman je ne sais pas encore. Son titre d’origine était « L’enclos ». Il s’intitule maintenant « La lucarne ».

    Et je veux le publier sur mon blog pour sortir des mes sempiternelles rééditions des Fragments et des Crypties. Je n’ai pas écrit que ça dans ma vie loin de là. Je n’ai pas fini d’écrire non plus. Du moins, j’espère que je n’ai pas fini d’écrire…

    Pour plus de visibilité, la nouvelle est publiée dans la Rubrique « La lucarne, nouvelle ».

     

      NB – 21.09.10 - Entre temps La Lucarne, nouvelle, est devenue Amor, roman (Texte déposé dans son intégralité sur CopyrightFrance ce jour 21 septembre 2010, voir logo cliquable dans la colonne droite du blog).

     Pour plus de visibilité le roman sera publié dans la Rubrique qui lui dédiée, colonne droite du blog : Amor, roman, 2010.


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  • Textuel Façade 11.09.2010


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