• La mort n'est plus rien

    Il est mort samedi ; on vient de l'enterrer. Pour lui, j'avais écrit quelques poèmes. C'était en 2005. Tous ces poèmes n'ont pas été publiés. Mais il en est un que j'ai fait paraître dans Crypties. Ce poème est en quelque sorte le premier de tous ceux que j'écris depuis 2007 sur les blogs.

    Ça ne lui déplaisait pas de rendre public ce qui est privé, donc il ne m'en voudrait pas de partager avec vous ce texte que j'ai écrit pour lui, et que je lui ai lu au soir de notre séparation, au début de l'année 2006. Lui dévoiler ce poème, son poème, c'était une façon de lui dire que je l'aimais.

    Nous sommes tous des morceaux d'étoile.

     

    __________ . __________

     

     

    Mais tu n’es pas tous les hommes et je ne suis pas toutes les femmes et ce qui vaut pour eux ne vaut rien pour nous je parle de ceux qui ne savent pas qui nous sommes ce qui soit dit entre nous ne regarde personne à part celles à part ceux qui seraient heureux dans le fond de leur âme d’être un peu comme nous

     

    Des morceaux d’étoile dis-tu que nous sommes et c’est pour voir le ciel que je me tiens debout Mon amour c’est ainsi que je te nomme jamais ne le voit mieux qu’en tombant à genoux. C’est là qu’est notre place diamétralement opposée moi la tête au soleil toi dans l’ombre atterré mais ce n’est pas l’enfer il ne faudrait pas croire que la distance est telle de la terre jusqu’au ciel que tu ne puisses me toucher

     

    Parce que je t’aime fils de Rackham le Rouge amoureux d’une guerrière et ne t’aime jamais tant qu’éprouvé par mes soins toi qui n’es vraiment toi-même et ne te sens vraiment bien qu’affrontant de plein fouet l’espace et le temps réfractés de tes peurs téméraires où la mort n’est plus rien

     

    Morceaux d’étoile que nous sommes aspirés par les trous noirs éclairons ce côté-là du monde qui juge sans savoir qu’à l’heure où le soir tombe il est un fort abandonné

     

    Mais c’est une autre histoire que je n’ai guère envie de raconter.

     

     

              Crypties, P. 13-14

     

     

    « Vigilance orangePour un homme qui meurt »

  • Commentaires

    1
    Mercredi 1er Décembre 2010 à 16:35
    Anne-Marie Lejeune

    Que dire mon amie ?

    En lisant ce poème, je me dis qu'il était sombrement prophétique

    "...à l'heure où le soir tombe, il est un fort abandonné..."

    Tout à l'heure, avant le repas de midi, j'ai lu ton article sur tes appels répétés à l'hôpital, en me promettant de venir y répondre. ce que je voulais faire après ma longue sieste (je dors tard et très mal à cause de ce maudit rhume).

    Et voilà que je tombe sur cette publication et cet ancien poème qui redevient si cruellement d'actualité !

    Merci d'avoir bien voulu partager ta peine avec nous. je crois t'avoir dit à une autre occasion, qui'il était nécessaire de parler parfois et je le crois toujours.

    Je suis avec toi, près de toi par le coeur en cette douloureuse circonstance.

    mes bisous les plus doux, en espérant qu'ils t'apporteront un peu de réconfort.

    DGAR

    2
    Mercredi 1er Décembre 2010 à 20:53
    chris

    les battements de la batterie de Vander comme les battements d'un coeur, la beauté d'une poésie pour une séparation est un bel hommage...maintenant regarder l'éternité des étoiles...

    3
    Jeudi 2 Décembre 2010 à 18:22
    chris

    même avec un souvenir très présent les photos finissent par jaunir, la poésie elle reste comme au jour de sa création...que ta soirée Thaddée soit la plus paisible possible...

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