• Tu nous manqueras, compagnon

    C’est le cœur serré que nous voyons disparaître certains blogs. Nous ne comprenons pas toujours pourquoi leur auteur a sabordé des mois, voire des années de travail. La suppression d’un blog, ça a quelque chose de violent : partent avec lui les commentaires écrits par ses visiteurs, la communauté où ont publié d’autres blogueurs, et les articles qu’on aimait à venir découvrir. Surtout, c’est quelqu’un qui nous quitte du jour au lendemain et même d’une seconde à l’autre, quelquefois sans préavis, d’autres fois avec un semblant d’explication, toujours, me semble-t-il, pour de bonnes raisons. Des raisons personnelles qu’il est souvent bien difficile d’exposer à ses lecteurs.

    Nous sommes d’autant plus stupéfaits de voir disparaître un blog lorsqu’il s’agit d’un blog qui marchait bien. D’autant plus tristes, quand le blogueur était vraiment quelqu’un de sympa.

    Ça laisse un vide et on ne peut pas revenir en arrière. Ce paysage-là, qui faisait partie de nos bons moments, n’existe plus. Il faut s’y faire et c’est pas facile.

    Loin de moi l’idée d’expliquer pourquoi Untel ou Untel a supprimé son blog. Mais quand un blogueur fait sauter le sien ça me renvoie bien sûr à mes propres « suicides ». Je ne m’étendrai pas sur l’explosion, tôt le matin, de mon premier blog Papier de Verre, ce devait être en Janvier 2009. C’est tellement facile de fiche une bombe sous le blog qu’on gérait au quotidien que c’en est déconcertant. Boum. Une fraction de seconde plus tard c’est fini. Il ne reste rien.

    Pour moi, s’ensuivit une longue période de tâtonnements, d’allées-venues sur d’autres plateformes, au total une dizaine d’essais manqués. Cette errance, marquée par une crise sans précédent, a duré une année. Une longue année pendant laquelle j’ai ouvert puis abandonné sans me retourner une dizaine de blogs comme autant d’épaves éparses sur la toile.

    Il paraît qu’on se régénère entièrement tous les sept ans. Ce que je ne savais pas, c’est qu’au mois d’octobre de l’année dernière s’amorçait une descente en enfer dont j’ai touché le fond au mois de juillet de cette année. Je commence tout juste à reprendre pied. Entre temps, 7 années de ma vie sont parties en fumée.

    Je n’entrerai pas dans le détail.

    Les blogs sont à notre image. Ils se nourrissent de notre sang. Quand on va mal ils vont mal. Quand on a du mal à se reconnaître, à se stabiliser, ils disparaissent. Quelquefois il vaut mieux supprimer son blog, du moins le vider entièrement, pour avoir les moyens de se régénérer dans de bonnes conditions. Il faut savoir prendre du recul et prendre le temps de se poser les bonnes questions : maintenant, qu’est-ce que je veux faire ?

    Maintenant, est-ce le bon moment pour recommencer quelque chose ?

    Pour moi, oui. Mon blog, c’est à peu près tout ce qui me reste de ces dernières années. Tout au moins, dans la débâcle qui fut la mienne ces tout derniers mois, c’est une des seules choses qu’on ne m’a pas prises, auxquelles on n’a pas touché, et qu’on ne peut pas me prendre. Il reste mon écritoire. Il est – ma mémoire.

    Même s’il est un autre blog à moi , quelque part sur la toile, un texte-témoin qui m’a sauvé la vie… Neuf mois plus tard, je ne sais pas s’il existe encore. Pourtant c’est grâce à lui que je suis de retour parmi vous, ici.

     

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    daemonianymphe-Muad-.jpg

     

    Vignette créée par Muad'Dib en septembre 2009 à l'occasion de la Nuit des Fées, invités d'honneur Daemonia Nymphe.

     

    Tu nous manqueras, compagnon.

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