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  • La petite fille qui aimait la lumièreÉtant donné qu'une forme très virulente de grippe intestinale me cloue chez moi au chaud, quelle chance, j'en ai profité hier pour bouquiner. Je ne vous cache pas avoir des a-priori sur ce genre de titre et de couverture annonciateurs selon moi d'un pathos par trop sirupeux mais ce fut une réelle bonne surprise au point que je dévorai le livre en quelques heures. Pour avoir moi-même écrit des ouvrages de 300 pages, je me sens toujours un peu coupable de dévorer tout cru des romans dont je sais que les auteurs ont mis plusieurs mois à les ficeler. Mais si je "laisse traîner" un livre je sais que je ne le termine jamais.

    Voici un livre tendre écrit par un homme, qui conte la relation reconstructrice ente un vieil homme homme endeuillé et sa protégée, une petite fille muette qu'il a sauvée d'une mort horrible. Ces deux-là se rapprochent, se nourrissent l'un et l'autre de leurs ressources respectives, se soutiennent, s'entraident et s'aiment autant que peuvent s'aimer un grand-père et sa petite-fille. Un vrai bonheur bardé de fils barbelés, dans une maison aux volets fermés, dans une ville ruinée par d'énigmatiques et terrifiants autres dont on en saura un peu plus au fil des pages. Plus j'approchais de la fin plus je tremblais pour eux ! A la dernière ligne : j'ai pleuré.

    Un style fluide, servi par un vocabulaire simple qui sied aux rapports affectueux du vieil homme et de la petite fille-chat. De beaux passages. En voici trois que j'ai sélectionnés pour vous.

     

    "L'ordre des choses veut qu'en étant vieux, tout prenne le double de temps, on va deux fois moins vite. [...] C'est injuste, si l'on y pense : quand on a la vie devant soi, on fait les choses à toute vitesse, et quand le temps nous est compté, on perd celui qui nous reste à se mouvoir au ralenti."

     

    "Le tonnerre a grondé, et la première goutte de pluie, prenant lourdement son élan depuis les cieux, est venue telle une épée supplicier un peu plus les chairs à vif. Un son a émané de l'un de ces écorchés ; ce n'était pas un cri, il n'en avait plus la force : seulement le souffle d'un cauchemar qui s'échappait de sa bouche."

     

    "Seul le compositeur peut créer sans son instrument, car la musique se voit.

    "Le peintre ne peut que peindre ou dessiner : il lui est impossible d'écrire des mots pour, plus tard, reproduire l'exacte image qu'il avait en tête ; l'écrivain ne peut qu'écrire : il ne peut dessiner ses mots, ni les sculpter ni les peindre ; alors qu'en musique tout est différent."

     

    Né en 1975 Cyril Massarotto est directeur d'une école maternelle à Perpignan et mène en parallèle une vie d'artiste. Musicien, membre d'un groupe nommé Saint-Louis, il écrit des chansons depuis l'âge de 17 ans mais il ne se lance dans l'écriture romanesque qu'une quinzaine d'années plus tard. Sa rencontre avec la littérature est plutôt tardive, à l'exception de "L'Étranger" de Camus qui marque profondément son adolescence. C'est à 24 ans qu'il se découvre une passion pour les belles-lettres, qu'elles soient classiques ou contemporaines. En 2008 il écrit son premier roman : "Dieu est un pote à moi", une fable à l'humour décapant. Cyril Massarotto est également l'auteur de : "Cent pages blanches" et "Je suis l'homme le plus beau du monde".


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  • les-oublies_004.jpgLes oubliés. Cliquer sur la photo pour accéder au site Les beautés de Montréal

     

    Son corps noué comme la corde

    Nourri d'alcool et de crachats

    C'est quoi de plus qu'un tas de loques

    Chauffe la mort pauvre clochard.

    © TS 2012

     

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    Lettre ouverte
    au prochain Président de la République

     

    Objet
    Un logement pour tous

     

    Monsieur le Président,

    La question du logement, en France, ne doit pas rester une vaine promesse : elle doit être votre priorité. Je demande, à ce titre, que soit restauré le terme sans-logis qui remplacera avantageusement le terme sans-abri. En effet nous ne sommes plus au temps des cavernes, Monsieur le Président. Il ne suffit plus d'une grotte ou d'un trou pour faire office d'habitation. Les hommes ont besoin d'un toit. D'un territoire bien à eux, sans lequel ils se dépersonnalisent, s'isolent et se perdent.

    Monsieur le Président : les foyers d'hébergement provisoire, seule formule actuellement proposée aux sans-logis, n'est pas une solution non plus qu'une issue à leur calvaire. Il ne s'agit plus d'entasser ces gens dans des réfectoires et des dortoirs où les plus faibles courent toujours le risque de se faire dépouiller du peu qu'ils possèdent ; et qui doivent, dès 7 heures du matin, réserver leur place pour le soir-même. Des gens qui doivent se battre au quotidien pour survivre, pourquoi les placer en plus dans l'obligation de réserver tous les jours l'assiette et le lit de la prochaine nuit ?

    projet-appele-toitMonsieur le Président : il paraît qu'il n'y a pas de place pour les sans-logis. Je me suis laissé dire qu'on en trouvait toujours pour les rave-parties. On ne manque pas de terrains vagues et de friches industrielles en France, que l'on pourrait aménager comme des campings, avec des bungalows, des mobil-homes, des caravanes, l'eau, et l'électricité. On a rendu des conteneurs habitables pour les étudiants : pourquoi les architectes ne se pencheraient-ils pas sur la possibilité de reconvertir en logements, par exemple, les usines et les entrepôts désaffectés ?

    Il s'agirait aussi de convaincre les étrangers que la France n'est pas, ou plus, l'eldorado dont ils rêvent et de ne pas venir grossir le nombre de nos sans-logis. Entre nous Monsieur le Président, c'est pure démagogie d'aller tendre la main aux pays étrangers quand on ne peut pas, ou qu'on ne veut pas, subvenir aux besoins élémentaires de ceux qui vivent dehors ici-même.

    Monsieur le Président : ce n'est pas moi qui fais la pluie et le beau temps. Vous par contre, vous en avez le Pouvoir et les Moyens. Alors faites-le. On n'est pas dans l'humanitaire ; on est dans l'humain tout simplement. Et à propos de temps : ce n'est pas le froid qui tue les gens. Mais la misère et l'isolement.

    Respectueuses salutations. TS


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