• Samedi 30 octobre 2010 – Avant de lire vos commentaires et d’aller plus loin je voudrais revenir sur le dernier paragraphe de mon article This blog doesn’t exist. Le commentaire qu’on m’a écrit sur le dernier extrait d’Amor, à savoir « Ouh la la mais quelle violence » s’est fait l’écho de ce que je pensais depuis quelques semaines.

    Mais il me faut remonter dans le temps pour expliquer les choses.

    Il y a quelques mois, j’ai dû changer de vie très brutalement. Dans quelles circonstances cela n’intéresse que moi. Ce brusque revirement de situation je l’ai vécu comme une destruction de ma vie mais aussi comme une renaissance. Les semaines suivantes, je me suis fait une promesse : toujours finir ce que j’avais commencé. Mettre un point final à mon roman Amor. Et si je décidais de le publier sur mon blog, le mettre en ligne de bout en bout.

    Je voulais vraiment tenir mes engagements. C’est sans compter qu’en le relisant pour le mettre sur mon blog il m’est apparu qu’il était vraiment très personnel et très violent. Le dernier extrait ne montre qu’un peu de violence physique : une gifle. Moi je parle de violence morale et ça c’est plus grave.

    Mon blog est un blog tous publics. Je suis responsable des propos que je tiens, et je ne peux pas me permettre de publier un texte susceptible de choquer mes lecteurs.

    D’accord : très peu de gens lisent mon roman Amor. Mais il suffirait d’une fois ! qu’un jeune passe par ici, se mette à lire… et ça. Je ne veux pas.


    4 commentaires
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    Publié = Oublié

    Si ça ne tenait qu'à un fil ?

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    Publier sur les blogs - Souvent je me suis répété : littérature de gare, littérature de blog c’est pareil. Une sorte de sous-littérature qu’on ne lirait que dans ses moments perdus, pour se distraire et surtout pour passer le temps. Ce qui semble justifier cette pensée, sans aucun doute présente dans l’esprit de bien des gens, c’est le fait qu’on ne trouve pas cette littérature en librairie. Ces poèmes, ces nouvelles, ces romans, ne sont pas publiés. Ils n’ont pas intéressé l’édition.

    J’ai vu certains blogueurs présenter leur littérature comme telle : elle n’est pas assez bien pour être publiée, dont je la mets sur mon blog (parce que je veux qu’on la lise quand même).

    Publier sur les blogs c’est en effet ce qu’il y a de plus direct : on atteint le lecteur tout de suite sans passer par les sacro-saintes étapes de l’édition. C’est aussi ce qui revient le moins cher.

    Prétendre publier un ouvrage, ce n’est pas donné. Il faut du temps et de l’argent. Du temps pour relire et préparer son manuscrit. Du temps et de l’argent pour en faire plusieurs copies qu’on enverra en recommandé avec AR aux maisons d’édition préalablement sélectionnées (ça aussi ça demande un temps fou, il y en a tellement qu’on ne sait plus où donner de la tête). Et tout ceci en sachant qu’on va essuyer autant de refus qu’on a posté de tapuscrits.

    Quand on n’a pas le temps, quand on n’a pas d’argent : qu’est-ce qui reste ? – Les blogs.

    On publie à son rythme et sans débourser un centime. Il faut bien sûr avoir « assuré » son livre avant de le mettre en ligne, c’est à dire déposer un copyright en bonne et due forme auprès de CopyrightFrance ou autre, ce qui le garantit contre la copie et le plagiat. A partir de là on touche un lectorat plus ou moins important, plus ou moins intéressé, plus ou moins lucide et sincère dans ses critiques – mais les professionnels seuls sont-ils habilités à juger nos livres ?

    Publier sur les blogs, c’est tout ce que ma littérature mérite : bien des blogueurs en sont convaincus.

    Mais publier sur les blogs c’est s’astreindre à présenter sur la toile, si possible, un manuscrit qui se tient, c’est à dire revu et corrigé. Pas un de ces brouillons qu’on finit par oublier dans un vieux cartable, mais un livre à part entière, un livre tel qu’on l’enverrait aux maisons d’édition. La seule différence c’est qu’on le destine au petit cercle de ses blogpotes plutôt qu’à d’inflexibles jurys.

    Publier sur les blogs, c’est tout ce qui nous est permis de nos jours. Ça ne signifie pas que notre littérature ne vaut rien.

    Après… se faire un nom sur les blogs ce n’est peut-être pas le top. Sûr qu’il vaut mieux se faire un nom chez Gallimard.

    Quoique.

     

    couv-products-16087L’auto-édition - A ne pas confondre avec l’édition à compte d’auteur. L’auto-édition (comme son nom l’indique) revient à tout faire tout seul de A à Z : correction du manuscrit, mise en page, on décide même du prix de son ouvrage, etc. Comme on ne voit pas l’intégralité du produit fini sur l’écran de son ordinateur, avant de le publier et de le faire paraître dans le catalogue il vaut mieux en commander un exemplaire pour s’assurer que tout est OK (lisibilité de la Police, numérotation des pages, etc.). Évidemment si l’on est amené à commander plusieurs exemplaires (à des fins de vérification) cela peut devenir onéreux… non moins que fastidieux. On n’est pas des Professionnels du Livre.

    Les pour : c’est évidemment bien plus rapide que l’édition traditionnelle. On est seul juge de ce qu’on écrit, de ce qu’on publie. Les livres sont fabriqués en fonction de la demande : donc pas de gaspillage papier (c’est la formule écologique ! ). On peut revenir à l’infini sur la présentation du livre et même sur son contenu. On peut, au choix, le faire paraître ou non dans le catalogue. C’est aussi le moyen de se faire lire par son entourage proche : famille, amis, blogpotes. Ceux qui ont acheté l’ouvrage peuvent le transmettre autour d’eux, ainsi tourne la roue. Ça me paraît être un bon tremplin pour tenter d’accéder à l’édition traditionnelle sans pour autant la rendre plus accessible.

    Les contre : dès que l’ouvrage n’apparaît plus sur le portail de TheBookEdition (par exemple) il y a fort peu de chances pour qu’on aille vous chercher parmi les milliers d’autres ouvrages auto-édités. Vous retombez dans l’anonymat le plus absolu. La diffusion de l’ouvrage reste donc très limitée. C’est ce qui est arrivé à mon récit Fragments d’une vie brisée auto-édité chez TheBookEdition. Pire avec Crypties dont je n'ai vendu que deux exemplaires. C’est aussi courir le risque de se faire voler son texte, qu’un autre auto-éditera (ou réussira à publier ! ) sous un titre différent. Il ne faut pas sous-estimer les risques de pillage qui sévissent sur la toile.

     

    La MeurtrièreL’édition à compte d’auteur – A proscrire absolument. C’est ruineux. La présentation de l’ouvrage est bâclée : par exemple le titre de l’ouvrage et le nom de l’auteur n’apparaissent pas sur sa tranche. J’ai moi-même commandé un livre publié à compte d’auteur : il était amputé d’une trentaine de pages. Promotion de l’ouvrage : néant. L’ouvrage n’est pas diffusé en librairie à moins de démarcher, dans son quartier, une ou deux librairies susceptibles de mettre en rayon quelques exemplaires. Sa diffusion restant très locale et ne bénéficiant d’aucune publicité, l’ouvrage n’a guère de chance d’être acheté pour être lu. Les centaines de tirages que vous aurez payées à prix d’or se retrouvent immanquablement au pilon. C’est le triste destin qu’a connu mon roman La Meurtrière édité à compte d’auteur par L’Académie Européenne du Livre.

     

    Dans tous les cas, ne jamais omettre d’assurer son manuscrit en effectuant un dépôt horodaté auprès d'un Huissier de Justice qui fera valoir vos droits d’auteur en cas de litige.

    Une formule économique et fiable existe : elle consiste à s’envoyer à soi-même un exemplaire de l’ouvrage en recommandé avec accusé de réception et ceci, bien sûr, avant de diffuser le dit ouvrage sous quelque forme que ce soit (le cachet de la Poste faisant foi). Surtout, ne pas ouvrir l’enveloppe !


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  • Dimanche 26 septembre 2010 – Ecrire, c’est une question de temps. Quand le temps me manque j’écris de la poésie. Si j’en ai devant moi j’entreprends de rédiger une nouvelle qui sans faute se transforme en roman.

    J’écris tous mes romans en état d’urgence. Comme si quelque chose de terrible allait bien pouvoir interrompre mon travail et tarir mon inspiration. Lorsque j’ai mis le point final à mon texte je me dis « ouf, c’est fini ». Depuis quelques années, finir d’écrire un roman représente plus un soulagement qu’une délivrance.

    Ce matin en copiant un extrait d’Amor sur le blog j’ai pensé : « Encore un roman qui ne changera pas la face du monde. Est-il bien nécessaire de l’avoir écrit ? Qu’est-ce qui justifie son existence ? »

    Il y a des questions comme ça qui vous sapent le moral. Mais ces questions sont inévitables.

    Ce roman, Amor, n’a peut-être bien d’importance que pour moi. Puisque il raconte mon histoire.

    Tous nos romans racontent notre histoire. Même les plus fous. Surtout les plus fous.

    Les miens, en plus, m’aident à retrouver la mémoire.


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