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Par Thaddée S. le 26 Novembre 2011 à 13:54
Ci-dessous ma participation au défi d’écriture « Poètes à Vos Plumes » sur le blog d’Evy, ayant pour thème : Offrandes
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Il y a ce vase avec un globe dedans
Ce globe de verre que lisent les Voyants
Il y a l'océan moussu d'écume rose
La falaise aux étoiles où les oiseaux se posent
Des vasques débordant de feuilles et de plumes
Si l'on voit tout si bien, c'est qu'il y a la lune !
Peut-être un phare ou deux planté sur l'horizon
Dans la brume laiteuse des quatre saisons.
Sur la falaise bleue qui surplombe la mer
Une âme toute seule même en plein hiver
C'est une fille une dame une fée peut-être
Qui tend aux cieux bleu nuit ses deux mains ouvertes
Alors, au froissement de sa jupe violette
Elle crie "Prenez donc ! " en essaimant ses dons
On n'a jamais su ce qu'elle avait dans la tête
Personne au monde ne l'appelle par son nom.
8 commentaires -
Par Thaddée S. le 12 Novembre 2011 à 21:05
Sensible à ma peine, causée par la mort de
mon chien,
Jean-François, auteur de photos et d'histoires
propres à faire rêver, m'a donné à lire
les premiers
vers de l'Ode au Chien et de l'Ode au Chat
de Pablo Neruda. Voici les deux poèmes dans
leur intégralité. Merci Jean-François.
Le chien me demande
mais je ne réponds pas.
Il saute, court dans le champ
et me pose mille questions sans parler
ses yeux
sont deux questions humides
deux flammes liquides qui interrogent
mais je ne réponds pas
parce que je ne sais pas
Homme et chien
parcourant la campagne
Les feuilles brillent comme si quelqu'un les avait
embrassées une par une
les oranges jaillissent du sol
pour faire des petites planètes dans les arbres
rondes comme la nuit,
et vertes
chien et homme
nous allons par les parfums du monde
foulant le trèfle
la campagne du Chili
dans les doigts clairs de septembre.
Le chien s’arrête,
poursuit les abeilles
saute un ruisseau turbulent
écoute des lointains aboiements
pisse sur une pierre
et vient me porter le bout de son museau
à moi, comme un cadeau.
Dans sa douce fraîcheur
en me communiquant sa tendresse
il me demande des yeux
pourquoi le jour, pourquoi la nuit
pourquoi le printemps ne porte rien dans son panier
pour les chiens errants
sinon des fleurs inutiles
des fleurs, des fleurs, toujours des fleurs.
Voila ce que me demande le chien
voilà ce que je ne réponds pas.
Nous allons, homme et chien
dans cet immense matin vert
réunis par le vide exaltant de la solitude
où seuls nous existons
l’unité parfaite,
chien rosée et poète
car il n’y a pas d’oiseau caché sans trille
ni de fleur secrète sans arôme
pour deux compagnons
nous
dans ce monde humidifié par la nuit
distillation verte
prairie balayée par des rafales d’air orangé
le chuchotement des racines
la vie en cheminant, en respirant,
et l’amitié ancestrale
la chance
d’être chien, d’être homme
converti en un seul animal
à six pattes
la queue couverte de roséeAu commencement
les animaux furent imparfaits
longs de queue,
et tristes de tête.
Peu à peu ils évoluèrent
se firent paysage
s’attribuèrent mille choses,
grains de beauté, grâce, vol...
Le chat
seul le chat
quand il apparut
était complet, orgueilleux.
parfaitement fini dès la naissance
marchant seul
et sachant ce qu'il voulait.
L’homme se rêve poisson ou oiseau
le serpent voudrait avoir des ailes
le chien est un lion sans orientation
l’ingénieur désire être poète
la mouche étudie pour devenir hirondelle
le poète médite comment imiter la mouche
mais le chat
lui
ne veut qu'être chat
tout chat est chat
de la moustache à la queue
du frémissement à la souris vivante
du fond de la nuit à ses yeux d’or.
Il n’y a pas d’unité
comme lui
ni lune ni fleur dans sa texture:
il est une chose en soi
comme le soleil ou la topaze
et la ligne élastique de son contour
ferme et subtil
est comme la ligne de proue d’un navire.
Ses yeux jaunes
laissent une fente
où jeter la monnaie de la nuit.
Ô petit empereur
sans univers
conquistador sans patrie
minuscule tigre de salon,
nuptial sultan du ciel
des tuiles érotiques
tu réclames le vent de l’amour
dans l’intempérie
quand tu passes
tu poses quatre pieds délicats
sur le sol
reniflant
te méfiant de tout ce qui est terrestre
car tout est immonde
pour le pied immaculé du chat.
Oh fauve altier de la maison,
arrogant vestige de la nuit
paresseux, gymnaste, étranger
chat
profondissime chat
police secrète de la maison
insigne d’un velours disparu
évidemment
il n’y a aucune énigme
en toi:
peut-être que tu n’es pas mystérieux du tout
qu'on te connaît bien
et que tu appartiens à la caste la moins mystérieuse
peut-être qu'on se croit
maîtres, propriétaires,
oncles de chats,
compagnons, collègues
disciples ou ami
de son chat.
Moi non.
Je ne souscris pas.
Je ne connais pas le chat.
Je sais tout de la vie et de son archipel
la mer et la ville incalculable
la botanique
la luxure des gynécées
le plus et le moins des mathématiques
le monde englouti des volcans
l’écorce irréelle du crocodile
la bonté ignorée du pompier
l’atavisme bleu du sacerdoce
mais je ne peux déchiffrer un chat.
Ma raison glisse sur son indifférence
ses yeux sont en chiffres d’or.
2 commentaires -
Par Thaddée S. le 8 Août 2011 à 07:00
Eh non. Ce petit personnage tout rongé par le temps et bien caché au détour d'une ruelle de Martel dans le Lot, ce n'est pas moi qui l'ai photographié. C'est Midolu qui, hier, m'a fait parvenir des photos qu'elle a prises en 2010. Je ne les ai pas retouchées, parce que je les trouve toutes plus réussies les unes que les autres. Et je ne me permettrais pas de jouer les apprentis alchimistes avec des photos qui ne sont pas de moi !
Ni Midolu ni moi, ne connaissons l'histoire et l'identité de ce petit bonhomme barbu qui m'a quand même un peu l'air d'être un Saint (qui tiendrait un parchemin ? ) Difficile à dire. Les siècles et les intempéries ont dû beaucoup changer l'aspect initial de cette sculpture. Presque oubliée dans sa niche, elle n'en a que plus de charme. Mais poursuivons notre route si vous le voulez bien...
Et n'oubliez pas : que ces images ne sont pas libres de droit. Toutes les photographies présentes dans cet article ne peuvent pas être modifiées à des fins commerciales ou publicitaires, ni copiées ou reproduites sous quelque forme que ce soit sans l'autorisation du photographe - en l'occurrence Midolu qui m'a donné l'autorisation de les montrer sur mon blog.
Et nous voici devant l'abbaye de Noirlac dans le Cher. Les photos datent de septembre 2010. Ce qui me frappe au premier coup d'oeil, c'est l'incroyable atmosphère qui règne autour des bâtiments : ce jour-là, l'abbaye est presque déserte.
Construite à partir de 1150 par un petit groupe de moines venus de Clairvaux, l’abbaye de Noirlac est le reflet de l’ascétisme monacal de l’ordre cistercien fondé par Saint-Robert et développé par Saint-Bernard.
A partir du XVIème siècle jusqu’à la révolution française, les quelques moines qui y résident se consacrent autant à la gestion des biens de la communauté qu’à la vie spirituelle. En 1791, l’abbaye est confisquée au titre des biens nationaux. Elle est occupée ensuite par une manufacture de porcelaine pendant une grande partie du XIXème siècle.
Le monument devient propriété du département du Cher en 1909 et fait l’objet d’une remarquable restauration de 1950 à 1980. L’abbaye retrouve alors son caractère authentique dans son plan d’origine. Elle s’inscrit dans les voies de la modernité en passant commande de nouveaux vitraux contemporains à Jean-Pierre Raynaud.
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