• Bonjour à toutes, à tous,

    Je reste sous l'emprise douloureuse du livre que j'ai lu hier et dont j'ai relu la fin, calmement, ce matin. Je redécouvre avec ce livre, à travers ce livre, le pouvoir vertigineux des mots. Lesquels peuvent être aussi bien à l'origine d'une intense joie, que du fantasme, de la blessure, de la rupture. S'il ne nous habite pas encore des heures après sa lecture, des jours et des mois, des années après sa lecture, un livre ne vaut rien. S'il n'avait pas généré chez moi le regret de réduire ma propre écriture au format de courts textes poétiques, et l'irrésistible désir, l'irrépressible besoin de me remettre à écrire un roman ou un récit, alors ce livre n'aurait peut-être pas atteint son but.

    Ce livre je voulais absolument le lire parce que je m'interroge beaucoup sur le pouvoir de l'image et des échanges virtuels, qui sollicitent l'imagination, le rêve, l'espoir, l'illusion. Je voulais savoir s'il est possible à des amours virtuelles de se réaliser dans la vraie vie. Je voulais savoir jusqu'où peuvent nous entraîner l'ivresse des mots, la griserie du croire, l'autosatisfaction de paraître. Je voulais savoir si la rencontre ne casse pas l'image qu'on s'est faite de quelqu'un ; ne casse pas l'image de soi qu'on s'est efforcé de transmettre à l'autre. Je voulais savoir ce que ça veut dire, être borderline. Je voulais savoir, à nouveau, ce que c'est de tomber en amour.

    Ces cinq derniers jours, j'ai rencontré deux sortes d'écriture. Celle de Rémy d'abord, qui me fit l'effet d'un électrochoc. A ce point qu'au soir du 13 mars je retournai sur mon blog avec le plus amer dépit qu'on puisse éprouver, de ne savoir écrire que de petits poèmes, de petites critiques, de petits articles. Quelques jours plus tard, je découvrais l'écriture de Françoise Massin. La lecture de son récit me fit basculer dans le plus impérieux des questionnements : mais qu'est-ce que je fiche là, tous les jours, à chaque heure de ma vie, qu'est-ce que je fiche donc à remplir mon écran de poèmes, de photos, d'infos pseudo-techniques au lieu de m'atteler une bonne fois à la rédaction d'un vrai livre qui serait publiable, publié, plébiscité. Lu.

    Alors je vous annonce que vous risquez de ne pas trop me voir ces jours et ces semaines à venir parce que je vais écouter ce que me dit mon coeur, je vais écouter ce que me dicte la raison : je vais écrire un livre. Ça fait bien trois ans que je n'en ai plus écrit. Donc je vais lire, lire, lire tout ce qui me tombe sous la main (sauf de la poésie) et ensuite, j'écrirai.

    Si vous avez besoin de suivre de près les évolutions de la nouvelle plate-forme, dirigez-vous sur Iv-Oam qui n'intervient plus sur le forum mais qui répondra très précisément, sur son site, à vos questions d'ordre technique (il est très calé, c'est le moins qu'on puisse dire).

    Avant de vous quitter pour faire ce que j'ai dit, je vous souhaite un bon après-midi et un bon début de semaine. Je serai de retour au plus tard le 24 mars avec des photos de mon escapade en bord de mer, si toutefois mon appareil photo consent à marcher parce que ce matin il me piquait une de ces crises d'indépendance qui n'annoncent jamais rien de bon. Ne comptez pas trop sur moi, les jours qui viennent, pour vous rendre visite, commenter vos articles, répondre à vos commentaires, lire vos réponse à mes commentaires. J'ai besoin de tout mon temps pour édifier dans mon esprit, sur le papier, les plans de mon prochain ouvrage. A bientôt. Amicalement,

    Thaddée


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  • S'il y a quelque chose que je détestais à l'école (hormis les maths) c'est l'analyse de texte. Franchement, ça me posait un problème d'aller disséquer un poème de Rimbaud comme on ferait d'une pauvre grenouille. Il fallait se questionner sur certains termes employés, mettre à jour leur signification cachée, balancer le rythme et les rimes, procéder à des relectures académiques au terme desquelles il ne restait du pouvoir dangereux de ces poésies qu'un pauvre corps écorché, toutes entrailles à l'air, archi-mort et sali par le viol.

    Et qu'est-ce que je fais, moi, depuis quelques années ? - Je publie une partie de ma littérature sur les blogs. Autant dire que je l'expose à la dissection quotidienne et sans pitié. Je la livre, non sans réticence, aux avis divers et variés ; aux jugements pas toujours à-propos ; même aux notations implicites. Quand je donne un poème à lire c'est moi qui prête le flanc (très audacieux mais très masochiste comme attitude) aux brûlures d'ortie.

    Soit qu'on ne me comprend pas : c'est ce qui peut m'arriver de mieux, le mystère dont s'enveloppe frileusement le poème reste intact.  Soit on me comprend trop, j'entends par là qu'on se préoccupe de l'état mental de l'auteur et non pas de la valeur formelle du poème. Soit on me conseille de réécrire mes poèmes en essayant d'enjoliver les choses, autant dire : proposer une version passe-partout du meilleur des mondes. Soit on passe en vitesse sur les quinze lignes de texte pour m'écrire en vitesse que c'est vraiment magnifique.

    Auteur trop proche de son lectorat. Lectorat trop proche de l'auteur. Cette intimité-là gâche l'authenticité, la spontanéité du commentaire. On n'est pas lucide quand on aime. A contrario, ces critiques et ces conseils qui tuent. Ces questions butées sur mon style, mon hermétisme, mon pathos, ma tendance à tout dramatiser, mon ego susceptible et pessimiste, mon chuintement de chat écorché.

    Mais alors que faire. - Renoncer à publier mes écrits sur ce blog ? Retourner à l'obscur et consciencieux gribouillage de mes pages blanches ? Rompre aussi sec avec le public qui, s'il me pose des problèmes par ses fonctions de voyeur et de juge, ne m'encourage pas moins à poursuivre mon ouvrage ?

    Fermer l'écriture littéraire aux commentaires ? - Ma foi. Cela ne reviendrait-il pas à radoter tout seul dans son coin ? Franchement, à quoi sert de montrer de belles tomates sur son étal si personne n'a loisir de s'exclamer : "Mais qu'elles sont grosses ces tomates ! " ou bien : "Elles sont un peu cabossées ces tomates" ou encore : "Moi j'aime pas les tomates, je préfère les haricots verts" ou même : "Elles sont bio tes tomates ou c'est encore de la merde bourrée de pesticides ?"

    Et plus je développe mon idée... plus je me rends compte que je ne peux pas me passer de vous. Alors je vous laisse la parole. Caressez-moi, cassez-moi, c'est du pareil au même. J'ai besoin qu'on me lise.

    PS - Et je vais vous faire un aveu : personnellement, je ne sais pas du tout commenter la littérature des autres. J'ai toujours l'impression de m'aventurer en terrain privé. De forcer le barrage de l'intime. Et de faire ingérence en y allant de mon pauvre petit avis perso qui n'est, bien souvent, que la pâle et futile redite de ce que vous avez si bien dit.


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  • Crypties, couv-products-16341 copiePour faciliter la vie de mes lecteurs, mon recueil de textes poétiques Crypties paraît de nouveau dans le catalogue de TheBookEdition. De sorte que vous pouvez en cliquant sur la bannière ci-dessous arriver sur le site vendeur, passer votre commande et régler directement par carte bancaire. Le délai de fabrication, puis de livraison, prend quelques jours.

    Si toutefois vous hésitez à passer commande sur Internet, ce que je comprends fort bien, merci de prendre contact avec moi. C'est alors moi qui commanderai pour vous en faisant l'avance des frais de fabrication et de port, mais il me faudra votre nom et votre adresse pour que l'ouvrage puisse être expédié chez vous dans les meilleurs délais.

    En vous remerciant de votre confiance et de votre intérêt pour mes ouvrages.

     

    Je suis dans ma crypte une énigme insoluble où se jouent à l'antique ténèbres et clarté.  
    Celui qui me visite en mon antre inquiétant, il entre au labyrinthe obscur de ma conscience.
    Croit-il que j'ai la clef des tourments qui me hantent ?

     

    Le livre Crypties

     

    Détails du livre

    Thaddée Sylvant

    Nouvelles, poésie, essais

    Poésie

    Romantique (11x20cm)

    Noir & Blanc

    265

    16341


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