• Rêves, transcription

     

    Les trois filles assassins s’évadent la nuit. Elles courent et se cachent à la moindre alerte. Elles courent sans savoir où elles vont. L’une d’elles parle d’un homme qui la reconnaîtra, qui la fera connaître au monde.

    Après plusieurs jours de course un cri retentit soudain. La fille qui courait en tête se retourne affolée. Elle voit une de ses compagnes ensanglantée par terre. “Tu l’as tuée !” crie-t-elle à l’autre qui s’enfuit. Mais sa camarade n’est pas morte. Elle est juste estourbie.

    Elles courent toutes les deux les filles assassins jusqu’à la vieille cour où le vieux couple fait tourner la soupe sur un brasero. “Venez vous réchauffer mes filles” dit la vieille en leur adressant un signe de la main. Les filles s’assoient par terre et se réchauffent au feu en mangeant la bonne soupe.

    Elles repartent en regrettant la sécurité de la vieille cour et la chaleur de la soupe et du feu. “Elle vont devoir les assassiner pour leur prendre ce qu'ils ont” dit une voix off. Alors elles vont retrouver le vieux couple qui les accueille et les adopte pour les traiter comme ses nombreux enfants petits et grands.

    Et les vieux courent autour des gradins écroulés qui surplombent la cour. Toute la famille court autour, et se casse la figure dans la cour en riant. Les vieux rajeunissent. Les filles se transforment en femmes.

    La fille estourbie se distingue par sa belle paire de fesses, mais l’homme ne la reconnaîtra pas ou fera semblant de ne pas la reconnaître. Elle envie son corps magnifique à la première fille, qui se fera connaître au monde. Mais qui perd ses dents.

    Dans un renfoncement sombre, on a pillé les restes d’un saint martyr. La ville en étain se ternit. Sur la façade éboulée d’une cathédrale gigantesque on voit une trace dont le vieux rajeuni recherche l’origine et le sens.

    Bien plus tard il apprendra qu'il s’agit d’une empreinte de pied. Elle a été laissée dans le ciment frais par la fille qui s’est jetée du haut de la cathédrale il y a bien longtemps.

    Alors tout le monde rentre à la maison, manger, boire et fumer. Dormir pour les plus jeunes. Et les deux vieilles filles assassins, les deux sœurs, regardent le film de leur vie. Quand le film est terminé elles le regardent à nouveau. La maison respire le bonheur, ils sont tous en famille, les jeunes parents et leurs vieux enfants. [© TS 2012]

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    J’ai bien conscience que l’écriture ne rend pas complètement compte de l’atmosphère inquiétante de mon rêve. Inquiétante au point d’avoir dû me lever, en me disant : “c’est le diable qui habite là”. [TS 6 mai 2012]

    Ce rêve est paru sur mon blog Papier de Verre (Overblog) le 17 juillet 2012. Pour lui faire suite je vous propose de découvrir dans mon prochain article un autre de mes rêves intitulé "Kinjo-Kaï, pour la dernière fois".


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  • OverKiwi.pngEn réponse à celles et ceux qui demandent si la migration sur la nouvelle plateforme est obligatoire, un extrait de la Newsletter d'Overblog datant du 13 juillet 2012 :

     

    La nouvelle plateforme sera prête d’ici la fin de l’année. À partir de là, vous aurez encore plusieurs mois pour faire le choix de migrer, et donc le temps de prendre vos marques, personnaliser votre blog, et apprécier cette évolution. Lorsque vous l’aurez décidé, l’intégralité de votre contenu sera transféré : vos articles, pages, design (nous y travaillons), commentaires, documents, etc.

     

    D'après ce que je lis, c'est à nous de décider si l'on veut y aller ou pas ? Du moins, nous pourrons décider du moment.


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  • La cabane et son lac

    Son carreau sous les cordes

    Elle respire le calme

    D'une nature morte

     

    Un pichet sur la table

    Un lit tout chiffonné

    L'admirable beauté

    Du vieillard boucané

     

    Le pêcheur et mon père

    Discutent à voix basse

    C'est plus fort que la messe

    Lorsque les anges passent

     

    On entend par la porte

    Un bruissement de feuilles

    C'est les arbres qui poussent

    Leurs branches sur le seuil

    Des arbustes qui poussent

    Leurs branches sur le seuil

     

    Tellement à l'écart

    Du boucan de la ville

    Qu'on est seul sur la carte

    On se croit sur une île

     

    Et j'écoute mon lac

    Âgé de quelques siècles

    Me rappeler le pacte

    Que je signais hier

     

    De lui confier mes cendres

    Et mon bon souvenir

    Mais avant ça je pense

    Tout simplement y vivre.

     

    (c) juillet 2012 Credo, TS


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