-
A la veille de Noël, voilà que ma vieille nervosité me reprend. Cela n'a rien à voir avec le stress de la course aux cadeaux. Non plus qu'avec le souci de préparer le repas du Réveillon. Rien de tout ça. Mais voilà : pour moi, Noël, c'est le vitrines et les rues illuminées, les sapins, les jouets. C'est la magie, la féerie, le merveilleux. C'était aussi, fut un temps, la famille. Mais depuis l'année dernière ... je ne saurais préserver ce rêve et cette joie enfantine de l'intrusion, dans ma vie, d'un Dieu totalitaire et malfaisant.
Je veux rester intègre et, en même temps, ne pas blesser les miens par un rejet trop brutal de la religion.
C'est là qu'est le problème, et là que le bât blesse. Comment rester ce que je suis (agnostique) sans m'attirer les foudres des croyants (surout des pratiquants). Alors je fais semblant. Du moins, je m'efforce de comprendre et d'accepter, même si tant de religiosité me dépasse et me stupéfie. Je m'efforce même de m'interesser aux raisons qui poussent mes proches à épouser aussi passionnément la cause de Dieu. Je travaille avec le coeur, tout en veillant à rester libre dans ma tête. Parce que je ne veux pas qu'on me rallie de force, ou par la persuasion, à quelque cause que ce soit. Je crois : que la foi vient de soi, qu'elle ne peut pas être imposée, ou "soufflée" par les autres.
L'année dernière à la même date, j'ai dû résister à des pressions psychologiques qui s'apparentaient plus ou moins à de la manipulation, à un lavage de cerveau.
Je sais que la première mission d'un chrétien, c'est de porter et de transmettre le message de Dieu. Mais je n'adhère pas à cette façon de faire, qui consiste à vouloir déteindre sur les autres (entendons par là les agnostiques, les non croyants, les non pratiquants).
J'ai toujours eu à coeur de suivre mon propre chemin. Et si j'ai appris à respecter la pensée et l'engagement des traditionalistes, je n'écoute, pour ma part, que ma propre conviction.
Je ne dis pas que Dieu est absent de ma vie. Je prie, quelquefois. Le plus souvent pour remercier, ou pour le repos de mes chers disparus. Mais je souhaite plus que tout me garder des génuflexions, chapelets et messes à répétition. Mon existence n'est pas si vide, qu'il me faille la combler de la sorte.
Je ne juge personne. A chacun sa route. Mais je refuse qu'on me "convertisse à tout prix".
Cette "trouille de l'avant-Noël" qui va empirer jusqu'au 25 décembre m'a inspiré quelques lignes assez sombres, lesquelles jurent, à mon grand regret, avec l'humeur légère, enjouée, qu'éveillent par ailleurs les préparatifs des Fêtes de fin d'année. J'adore la fête de Noël qui me rappelle les soirées délicieuses de mon enfance, les valses de Vienne qu'affectionnait mon grand-père, et la vitrine du magasin de jouets de Valence. J'adore la magie du givre constellant les petits carreaux de nos fenêtres, et le silence ouaté des rues enneigées toutes pailletées d'or et d'argent. Je fais ma crèche au Premier Dimanche de l'Avent, et n'y dépose le petit Jésus que le 24 décembre au soir. Même, il m'est arrivé de me rendre à la messe de Noël, et d'en ressortir avec des envies de danser, et de remercier le ciel d'être en vie, et d'avoir encore ma maman. Je ne nie pas qu'il émane des nuits de Noël ce charme impalpable d'une présence surnaturelle, et quelque chose d'une chaleur humaine qui veut bien me faire croire que nous sommes tous frères et soeurs sur la terre ds hommes.
Mais.
Trop c'est trop.
Et moi qui n'ai pas du tout l'esprit mathématique, je fais trop confiance à la science pour croire naïvement qu'Adam et Eve, le serpent, la pomme ...
Et je ne veux pas perdre mes jours à me repentir de je ne sais quel péché. Je ne veux point les confesser. J'ai ma conscience pour moi. Et Dieu n'a rien à voir là-dedans.
Le temps file sa laine
Il a tondu nos vies
Nous sommes vieux et maigres
Mortellement aigris
Les hommes sont tombés
Sous les obus les bombes
Il reste moins d'humains
Qu'on ne compte de tombes
La religion la guerre
Opposent tout le monde
On dit qu'on croit en Dieu
Mais on se tue l'un l'autre
Et le temps se tricote
Un manteau séculaire
Il continue sans nous
Qui terminons sous terre.
Dieux antiques et modernes
Ont enfanté des monstres
Qui s'éventrent en leur Nom.
Si Dieu n'existait pas
Qu'aurions-nous inventé
Pour nous entretuer ?
Thaddée - Catharsis, 7 décembre 2013 Je crois au Père Noël
Et ne crois pas en Dieu
Parce que le premier donne
Et que le second prend.
16 commentaires -
La maison de Zoé, boutique-déco
Encore une vitrine bien décorée, celle de la maison de Zoé, où l'on trouve de la verrerie, des bijoux, des bougies, des textiles, des bibelots et mille idées cadeaux. Zoé soigne ses vitrines, mais à l'approche de Noël elle met les bouchées doubles. Et depuis quelques mois, juste en face, Zoé en cuisine a ouvert ses portes pour offrir aux Fidésiens sa vaisselle, ses cocottes, ses livres-recettes et mille petites idées gourmandes.
Je ne suis pas là de la journée ; cet article est programmé. A toutes à tous je souhaite un bon jeudi, du beau temps j'espère, et à bientôt.
18 commentaires -
Oh bien sûr je pourrais vous raconter que ce joli sapin c'est le mien. Mais vous n'en croiriez pas un mot n'est-ce pas ? - Et vous auriez bien raison. Ce joli sapin mauve enrubanné, doucement poudré, s'avère être celui d'un marchand de vins. Vous allez me dire : nous sommes le 4 décembre, il est encore un peu tôt pour installer le sapin de Noël. En réalité Sainte-Foy, comme toute la région lyonnaise, se prépare depuis quelques semaines au grand événement festif (d'origine religieuse puisque il s'agit en fait de la célébration de la Vierge) aux Illuminations du 8 décembre, lequelles durent (depuis bien quelques années déjà) plusieurs jours d'affilée, parce que c'est devenu une attraction touristique extrêmement rentable. Ainsi, les guirlandes électriques pavoisent nos rues depuis trois semaines - un mois. Les vitrines rivalisent de sens créatif et d'ingéniosité pour nous offrir les plus beaux tableaux de Noël. Cette année c'est ce sapin-là qui m'a tapé dans l'oeil, à cause de ses couleurs douces et de sa coquetterie.
J'ai un petit moment devant moi, je vais pouvoir répondre à vos commentaires et vous rendre visite à mon tour. Merci d'avoir pris patience et continué à venir sur mon blog ces quelques derniers jours. En vous souhaitant un bel après-midi (beau temps chez nous) je vous embrasse et je vous dis ... à tout de suite.
25 commentaires