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T'écris
Dans des livres d'ivoire
Toujours la même histoire
Histoire en rouge et noir
Mémoires de maudit.
T'écris
Dans de très vieux grimoires
Qui se ferment à clé
Pour qu'on n'y puisse voir
Encore saigner tes plaies.
T'écris
Comme d'autres racontent
Ce dont ils se souviennent
Et qui les marque à vie
De viles fleurs de lys.
T'écris
Pour que ces autres oublient
Ce qui leur a fait mal
Et pleurent en lisant
Le livre de ta vie.
[© Juin 2012 Credo, TS]
Ce poème a été entièrement revu et corrigé grâce aux remarques d’Igyslaine (sur WordPress). Merci Igyslaine.
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Tu voudrais partir.
Mais, mon pauvre Evor, t'oublies que toute ta vie c'est ici. Tes souvenirs, tes livres, tes pleurs, tes rires, tes clichés et tes rimes. Tes pensées. Des plus futiles et furtives aux plus profondes et perso.
Tu rêves de partir.
Mais, mon pauvre Evor, c'est ici que t'habites, avec tes habitudes et ton petit train-train de vie. T'as cent fois changé la déco, cent fois claqué la porte et pour autant de retours qu'est-ce que tu t'es dit ? - Qu'il y avait qu'ici, que tu te sentais chez toi.
Tu dis.
Qu'on te laisse tomber. Que tu perds ton temps. Qu'ailleurs c'est la vie. Qu'ici c'est plombant. Tu rêves d'intellos qui s'intéressent à toi. D'individus réglo qui te respectent et même te vouvoient. Mais, mon pauvre Evor, c'est ici que t'avais des amis. Pour quelques uns qui sont partis, qui sont muets, qui t'ont trahi, vas-tu plaquer ceux qui te restent ?
Pourquoi tu ne les attends pas ?
Tu dis : c'est eux qui me construisent, tout seul je ne vaux rien, tout seul j'avance pas, tout seul j'arrive à rien. Les autres sont des miroirs. Là tes murs sont aveugles. Et t'écris sur les murs comme les premiers hommes en priant très fort qu'ils traversent les siècles et qu'un homme futur en arrêt devant eux se prenne d'envie d'écrire un grand livre qui parlerait de toi comme on parle de Dieu.
Mon pauvre Evor. Reste donc à ta place. Fais un peu de bruit mais pas trop quand même. A crier sur les toits que tu voudrais partir les autres vont croire que t'es déjà parti. Les absents on les oublie.
Ta maison c'est chez toi, c'est des traces de toi, mets-toi bien dans la tête qu'on la reconstruit pas sur une autre planète sans laisser derrière soi tout ou partie de soi.
Mon pauvre Evor.
T'es dans un vrai dilemme à te casser la tête sur de piètres problèmes qui ne méritent pas qu'on y prête attention. Tu caresses le rêve de quitter la maison.
Mets la clé sous la porte. Offre-toi du bon temps du côté des planètes où ça tourne plus rond. Prends l'air, et la poudre d'escampette, absente-toi ce qu'il te faut de temps pour rentrer la tête et les poches remplies de mille soleils et la poussière à tes semelles essuie-la sur le seuil pour en faire du vent.
Tu verras que demain ce sera comme avant.
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